Le Pape à l’AJASA: votre vocation fait de vous les témoins de l'écologie
Myriam Sandouno – Cité du Vatican
Le Pape François vient d’un pays, l’Argentine, qui se consacre principalement à l'élevage. Bien qu’il connaisse mieux les réalités de la ville, le Souverain pontife a eu l’occasion de s’imprégner de celles des champs. Cela «m'a permis de me rendre compte que c’est vous qui êtes les premiers écologistes, vous qui travaillez avec les animaux, avec les plantes, vous qui vivez avec eux tous les jours et qui connaissez vos problèmes et vos réussites», a déclaré François dans son discours, s’adressant à l’AJASA. La vocation à laquelle «Dieu vous a appelés, a souligné le Pape, fait de vous les témoins de l'écologie intégrale dont le monde a besoin».
Une vocation originelle et multidisciplinaire
Poursuivant, François y voit en premier une vocation originelle, parce qu’enracinée dans les paroles de Dieu dans la Genèse, lorsque le Créateur invite l'humanité à collaborer à la tâche de la création par son travail. Ensuite, une vocation pluridisciplinaire, qui combine une relation directe avec la terre, son entretien et sa culture, avec le service qu’elle rend à la société.
«Que vous demande donc Dieu dans ce travail?»
Dans ce travail lié à la campagne, à l’élevage et au «service que vous souhaitez rendre à la société», le Pape a souligné le vÅ“u de Dieu qui demande de considérer la campagne «comme un don, comme quelque chose qui vous a été donné et que vous léguerez à vos enfants; considérer la production comme un don que le Seigneur, à travers vous, envoie à son peuple pour manger à sa faim et étancher sa soif». Une faim qui n'est pas seulement celle du pain, mais aussi celle de Dieu, qui n'a pas hésité à se faire nourriture, à se faire chair, rejoignant ainsi le cÅ“ur de l'homme, a ajouté le Saint-Père.
Ne pas tranformer en arme le Bien de Dieu
De cette valeur fondamentale, «pour laquelle je vous remercie, découle la responsabilité qui vous est confiée, à vous en premier lieu, mais aussi à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, participent à la production, à la transformation et à la distribution des denrées alimentaires». Le Pape a invité à Å“uvrer pour que ce bien immense que Dieu donne ne se transforme pas en arme - par exemple, en limitant l'arrivée de vivres aux populations en conflit - ou ne se transforme pas en mécanisme de spéculation, manipulant le prix et la commercialisation des produits dans le seul but d'obtenir un plus grand bénéfice. «Voilà ce que nous devons dénoncer, a lancé François, ce qui doit nous faire mal au cÅ“ur. Les animaux que vous soignez avec tant de dévouement ne le méritent pas, les personnes pour lesquelles vous travaillez avec enthousiasme ne le méritent pas, Dieu ne le mérite pas. Cela les offense et cela vous offense», a déploré le Pape.
Porter la croix
Invitant cette organisation professionnelle agricole d'Espagne à avancer malgré les difficultés, François a tenu à souligner à cette occasion que toute vocation implique la croix. Pour cela, il faudra donc, a-t-il conseillé, accepter l'effort de travailler dur, et le fait qu'avec les animaux, il n'y ni jours de fêtes, ni grèves. «Il est encore plus difficile d'accepter l'incompréhension de ceux qui ne valorisent pas quelque chose d'aussi essentiel à la vie que la production d'aliments, ou qui préfèrent chercher des coupables plutôt que des solutions». Pour terminer, le Pape a confié l’association espagnole d’agriculteurs AJASA à la Sainte Vierge «afin que vous vous sentiez toujours proches de Jésus qui, sur la croix, a offert sa chair, s'est fait nourriture, s'est fait vie pour nous la donner en abondance».
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