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Audience: nous sommes tous appelés à être d’humbles apôtres

«L’expérience des Douze et le témoignage de Paul nous interpellent également aujourd’hui»: le Pape François a poursuivi ce mercredi matin place Saint-Pierre son cycle de catéchèses sur l’éԲéپDz. Il a abordé le second volet de l’enseignement du Concile Vatican II en la matière, en soulignant cette semaine le fait qu’être apôtre dans une Église apostolique, concerne tous les fidèles, ecclésiastiques ou ï et en insistant sur le fait que tous sont égaux en dignité.

Xavier Sartre – Cité du Vatican

Si le mot apôtre évoque le groupe des Douze choisis par Jésus pour marcher avec Lui, «la fonction d’apôtre concerne chaque chrétien» précise d’emblée le Saint-Père. C’est d’abord «être envoyé pour une mission», comme le fit le Christ quand il envoya les apôtres dans le monde, leur transmettant le pouvoir qu’il a reçu de Dieu et en leur donnant son Esprit.

Aspect fondamental de l’identité de l’apôtre: «la vocation, c’est-à-dire l’appel». Là, l’exemple des Douze et de saint Paul nous invitent à «vérifier nos attitudes, nos choix, nos décisions, à partir de ces repères: tout dépend d’un appel gratuit de Dieu; Dieu nous choisit également pour des services qui parfois semblent dépasser nos capacités ou ne pas correspondre à nos attentes; à l’appel reçu comme un gratuit, il faut répondre gratuitement», explique François.

Laïcs comme ecclésiastiques sont appelés à être apôtres

Sur cette question, le Concile Vatican II est clair: «la vocation chrétienne (…) est aussi par nature vocation à l’apostolat». Tous sont concernés par cet appel, qu’ils aient reçu le sacrement de l’Ordre ou qu’ils soient laïcs, homme ou femme. Tous peuvent ainsi accomplir leur tâche apostolique de manière «active et créative» au sein de l’Église. Les successeurs des apôtres sont appelés à «enseigner», à «sanctifier», à «gouverner» au nom et par le pouvoir du Christ. Quant aux laïcs, ils assument leur part dans ce qui est la mission du Peuple de Dieu tout entier, dans l’Église et dans le monde. Insistant sur le rôle des laïcs, le Pape précise que leur collaboration avec la hiérarchie est «quelque chose qui dépasse les contingences du moment et conserve sa propre valeur même pour nous».

François insiste ensuite particulièrement sur l’égalité qui doit régner au sein même du corps ecclésial. Pas question d’avoir des catégories privilégiées, malgré la diversité des charismes et des ministères. «Quand tu conçois la vie chrétienne comme une promotion, que celui qui est au-dessus de toi commande aux autres parce qu’il est parvenu à se hisser, ce n’est pas le christianisme. Cela, c’est du paganisme pur. La vocation chrétienne n’est pas une promotion pour s’élever» développe-t-il. Et de poursuivre: «si tu vois une personne qui dans l’Église a une vocation plus haute et que tu la vois être vaniteuse, tu diras: “le pauvre”; prie pour lui parce qu’il n’a pas compris ce qu’est la vocation de Dieu. La vocation de Dieu est l’adoration du Père, l’amour pour la communauté et le service. C’est cela être des apôtres». «Il règne entre tous une véritable égalité» assène-t-il.

Une invitation à repenser nos relations

Cette question de l’égalité en dignité pousse, estime François, «à repenser de nombreux aspects de nos relations qui sont décisifs pour l’évangélisation». Le Saint-Père invite alors les fidèles à se poser plusieurs questions: «sommes-nous conscients que par nos paroles nous pouvons porter atteinte à la dignité des personnes?»; «savons-nous dialoguer entre nous croyants?»; «savons-nous écouter pour comprendre les raisons de l’autre?». «Écouter, s’humilier, être au service des autres: c’est cela servir, c’est cela être chrétien, c’est cela être apôtre», résume-t-il avant de conclure: «Fuyons la vanité, la vanité des postes»!   

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15 mars 2023, 10:48