Que l’espérance et la paix demeurent au Soudan du Sud
Xavier Sartre – Cité du Vatican
C’est l’heure des adieux. Le Pape, après avoir célébré la messe devant quelque cent mille fidèles, désire exprimer sa «reconnaissance pour l’accueil reçu et pour tout le travail accompli pour préparer cette visite». Il tient aussi à remercier les Sud-Soudanais pour leur «affection», pour leur «foi», leur «patience», «pour tout le bien que vous faites et pour les efforts que vous offrez à Dieu sans vous décourager, sachant aller de l’avant», pour être venu à sa rencontre, malgré les difficultés du voyage, qui a pu prendre parfois plusieurs jours.
François évoque alors la figure de sainte Joséphine Bakhita, «qui a transformé en espérance la souffrance endurée». Citant son prédécesseur Benoît XVI, le Pape veut laisser aux Sud-Soudanais, cette parole, «espérance», «comme un don à partager, comme une semence qui porte du fruit». «Comme nous le rappelle la figure de sainte Joséphine, l’espérance, ici en particulier, est sous le signe de la femme et je voudrais remercier et bénir de façon spéciale toutes les femmes du pays».
Poursuivre les efforts de paix
À cette espérance, le Saint-Père veut associer la paix. Remerciant l’archevêque de Canterbury Justin Welby, et Iain Greenshields, modérateur de l’Église d’Écosse, qui l’ont accompagné dans ce pèlerinage au Soudan du Sud, le Pape rappelle qu’ils sont venus ici et qu’ils continueront à accompagner les pas des Sud-Soudanais «en faisant tout notre possible pour que ce soit des pas de paix, des pas vers la paix».
François invite ensuite à prier une autre femme, la Vierge Marie, Reine de la Paix pour lui confier «la cause de la paix au Soudan du Sud et dans tout le continent africain. Confions également la paix dans le monde à la Vierge, en particulier les nombreux pays qui se trouvent en guerre comme l’Ukraine meurtrie».
Le remerciement des Sud-Soudanais
Avant les mots d’adieux du Pape, Mgr Stephen Ameyu Martin Mulla, archevêque de Juba, a pris la parole pour remercier François de sa «visite historique», «signe de solidarité» avec les Sud-Soudanais, et preuve du «désir de restaurer la tranquillité dans le pays». Il a rappelé l’appel du Pape aux dirigeants politiques «à travailler pour la paix et pour le bien commun du Soudan et du Soudan du Sud», et le geste accompli par le Saint-Père en 2019, au Vatican, quand il s’est agenouillé pour baiser les pieds de Salva Kiir et de Rik Machar. Malgré ce geste spectaculaire, Mgr Ameyu a regretté que le processus de paix n’ait pas progressé plus vite.
Car la guerre civile a ravagé le pays: pillage, viols, détérioration de l’économie, déplacements de personnes, sans compter «la destruction indiscriminée des vies humaines et la destruction de biens comme les maisons et le bétail», a rappelé l’archevêque de Juba.
Cette situation n’a pas empêché l’Église du Soudan et du Soudan du Sud de grandir depuis un siècle. Mgr Ameyu a évoqué les deux saints du pays: saint Daniele Comboni et sainte Joséphine Bakhita. Il a aussi parlé des martyrs de la première guerre civile, entre 1956 et 1972 et de ceux tués lors du dernier conflit. SĹ“ur Veronika Teresa Rackova, une religieuse slovaque, assassinée en 2016, sĹ“ur Mary Abbud et sĹ“ur Regina Roba, tuées en 2021.
C’est parce que le pays souffre réellement de la guerre civile que les Sud-Soudanis recherchent la paix et la réconciliation a affirmé l’archevêque. «Cependant, la paix dont notre pays a si grand besoin, n’est pas une paix purement humaine basée sur les intérêts personnels, mais bien plus une paix de Jésus», «qui doit être guidée par la vérité et l’amour».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici