Audience générale: imiter Jésus, modèle de tout apostolat
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
En matière d’évangélisation, regarder vers l’essentiel avant de chercher la nouveauté. Le Pape François a invité les fidèles réunis ce mercredi en salle Paul VI à se tourner avant tout vers «le modèle suprême de l’annonce: Jésus». Défini par l’évangéliste de saint Jean comme le «Verbe de Dieu», c’est-à-dire la Parole faite chair, le Christ est constamment en relation et «en sortie», car la parole «existe pour être transmise». Jésus, a décrit le Souverain Pontife communique en étant «toujours tourné vers le Père et vers nous».
Prière et don de soi
En effet, l’Évangile insiste sur cette profonde intimité de Jésus avec le Père dans la prière, en des lieux retirés, où il vit cette relation primordiale «qui le lie au Père dans l’Esprit». Il y découvre aussi «le sens de son être d’homme», donné à l’humanité.
Ensuite, par son baptême, il nous offre «la clé de son agir dans le monde: se dépenser pour les pécheurs, en étant solidaire de nous sans distance, dans le partage total de la vie».
Le cœur du Bon Pasteur
Si l’on veut garder en tête une image pour l’évangélisation, c’est celle du Bon Pasteur qui est la plus adaptée. Le Saint-Père a rappelé qu’il s’agit pour Jésus d’un «véritable mode de vie». Il «ne fait pas quelque chose pour nous, mais il donne tout, il donne sa vie pour nous. Son cÅ“ur est un cÅ“ur pastoral».
Ce terme «pastoral», tant utilisé pour résumer l’action de l’Église, dérive de cette image.
Le travail pastoral, a poursuivi François, s’enracine dans la prière. «L'intimité avec Lui est, comme le suggère le beau volume de l'abbé Chautard, " l'âme de tout apostolat"», a ajouté le Souverain Pontife, recommandant également la lecture du chapitre 15 de l’évangile selon saint Luc.
Il vient aussi d’un cÅ“ur qui, comme celui du Bon Pasteur «souffre» et «risque». «Oui, Dieu souffre pour ceux qui partent, et en les pleurant, il les aime d'autant plus. Le Seigneur souffre lorsque nous nous éloignons de son cÅ“ur», a assuré François. Mais cette souffrance n’engendre pas un repli. Le pasteur «éprouve de la nostalgie pour ceux qui sont partis, (…) non pas de la colère ou du ressentiment», mais un zèle qui le pousse à s’aventurer «vers celle qui manque».
Annoncer l’Évangile
«Et nous, avons-nous des sentiments similaires ?», ou bien de l’indifférence, a interrogé le Pape. «Peut-être considérons-nous ceux qui ont quitté le troupeau comme des adversaires ou des ennemis. En les rencontrant à l'école, au travail, dans les rues de la ville, pourquoi ne pas penser plutôt que nous avons une bonne occasion de leur témoigner la joie d'un Père qui les aime et ne les a jamais oubliés?», a poursuivi l’évêque de Rome.
Il s’agit alors d’un «honneur» et d’un «devoir» de porter aux autres la parole de Dieu, de souffrir et risquer comme Jésus, «en harmonie avec son cÅ“ur de pasteur», mus non pas par le prosélytisme – «une chose païenne» - mais par un amour désintéressé.
«Demandons dans la prière la grâce d'un cÅ“ur pastoral, ouvert», a conclu le Saint-Père, sans quoi nous ne serons que de tièdes pasteurs «de nous-mêmes».
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