Le Pape invite à changer de regard sur le handicap et la fragilité
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
La date est toute symbolique: à la veille de la sainte Lucie, patronne des personnes handicapées ou souffrant de maladies de la vue, ce groupe du Conseil national de l’Union italienne des aveugles et des malvoyants est venu à la rencontre du Pape.
«Lucie, martyre de Syracuse, nous rappelle par son exemple que la plus haute dignité de la personne humaine consiste à témoigner de la vérité, en suivant sa conscience coûte que coûte, sans duplicité ni compromis», a d’abord souligné le Souverain Pontife – ordonné prêtre le 13 décembre 1969. «Cela signifie être du côté de la lumière, servir la lumière», mais aussi «être transparent, être sincère», communiquer de manière «ouverte, claire et respectueuse». Cette attitude permet de «répandre la lumière» dans les lieux où l’on va, en les rendant «plus humains, plus vivables».
La fragilité, une force pour tous
Le Pape a ensuite invité cette association italienne laïque et aconfessionnelle à être «une force constructive dans la société», changeant ainsi le regard posé sur le handicap, «car nous associons habituellement au handicap l'idée de besoin, d'assistance» voire de «piétisme». «Non, le Pape ne vous regarde pas comme ça, l'Église ne vous regarde pas comme ça», a assuré François, demandant à ce que les chrétiens restent conscients du fait «que la fragilité, assumée avec responsabilité et solidarité, est une ressource pour tout le corps social et pour la communauté ecclésiale».
Le Saint-Père a assuré que les personnes aveugles et malvoyantes pouvaient être «à l'avant-garde de la construction de communautés inclusives, où chacun peut participer sans avoir honte de ses limites et de ses fragilités, en coopérant avec les autres pour se compléter et se soutenir mutuellement». Au-delà des personnes handicapées, «nous avons tous besoin de l'aide des autres pour avancer dans la vie, a-t-il ajouté, parce que nous sommes tous faibles dans le cÅ“ur, tous».
S'inspirer de sainte Lucie
François a vivement encouragé cette association centenaire dans son action, car «la société italienne a besoin d'espérance, a-t-il estimé, et celle-ci vient avant tout du témoignage de personnes qui, dans leur condition de fragilité, ne se ferment pas, ne pleurent pas sur elles-mêmes, mais s'engagent avec d'autres pour améliorer les choses».
Le Saint-Père a conclu son discours en citant à nouveau l’exemple de sainte Lucie, «femme jeune et sans défense qui, cependant, ne cède pas aux menaces et aux flatteries, [mais] au contraire, répond avec courage et tient tête au juge qui l'interroge». D’où cet encouragement: «Avec la protection et l'exemple de Lucia, allez de l’avant!»
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici