Le VIIIe centenaire franciscain, un souffle pour affronter les grands défis
Jean-Charles Putzolu - Cité du Vatican
Si la foi peut déplacer des montagnes, comme le révèle Jésus dans l’Évangile de Marc, apporter l’annonce aux périphéries permettra un «souffle supplémentaire» pour aborder «les grands défis actuels, tels que la paix, la prise en charge de la maison commune et un nouveau modèle de développement». En recevant lundi 31 octobre les membres de la coordination ecclésiale pour le huitième centenaire de saint François, le Souverain Pontife a tracé la feuille de route des célébrations sur trois ans, de 2023 à 2026, du «pèlerinage» franciscain, spirituel et culturel, qui croisera en 2025 la célébration du Jubilé, annoncé en février de cette année.
Écouter, marcher, annoncer
C’est autour de trois axes que François trace le chemin des festivités du huitième centenaire franciscain: écouter, marcher et annoncer.
Sur l’écoute, le Souverain Pontife part des paroles de Jésus au saint, lorsqu’il lui dit «va et répare ma maison». Un appel que le saint découvre peu à peu comme différent de son sens premier. Il ne s’agissait pas de reconstruire des murs de pierre, mais «d'apporter sa contribution à la vie de l'Église ; il s'agissait de se mettre au service de l'Église, de l'aimer et de travailler pour que le visage du Christ s'y reflète de plus en plus».
Ensuite, il s’agit de marcher, comme saint François qui n’a jamais cesser de voyager de ville en village, «réduisant à zéro la distance entre l'Église et les gens». C’est cette capacité d’être proche des autres que le Pape met en lumière, comme une communauté chrétienne qui ressent l’urgence de cette proximité, «plutôt que de se replier sur elle-même» ou «d’attendre en coulisses».
Enfin annoncer jusqu’aux périphéries, comme le saint d’Assise le fit au cours de son pèlerinage terrestre, car le monde a besoin de foi et de justice. Et la foi, dit le Saint Père, «redonne le souffle de l'Esprit à un monde fermé et individualiste»; ce souffle qui permettra de déplacer des montagnes.
Les étapes franciscaines
Les célébrations du huitième centenaire impliqueront les différentes localités franciscaines. La première étape sera le sanctuaire de Fontecolombo, dans le nord du Latium. C’est là qu’entre 1222 et 1223, François rédige la rège définitive de l’ordre. L’étape suivante sera celle de Greccio, lieu de la toute première crèche, puis L’Alverne, en Toscane où saint François se retira en 1224 pour une de ses périodes de silence et de prière au cours de laquelle il reçut les stigmates «qui rendent le saint assimilé au Christ» selon les mots de l’évêque de Rome. Enfin, la portioncule d’Assise constituera la dernière étape des célébrations du huitième centenaire, comme elle constitua la dernière étape de la vie du saint, qui y mourut le 3 octobre 1226. Assise révèle «l’essentiel du christianisme: l’espérance de la vie éternelle». Et le Saint-Père d’expliquer que la tombe du saint, dans la basilique inférieure, n’est pas devenue par hasard «le cÅ“ur battant d’Assise». Elle est «un signe indubitable» de sa présence. C’est pour ressentir cette présence, après que huit siècle se soient écoulés, que les pèlerins continuent d’affluer du monde entier, pour s’incliner devant la tombe du poverello, pour prier «l’homme de la pauvreté», qui «aime et célèbre la création», et dont la foi fut la source de toute son expérience, lui qui «a vécu l'imitation du Christ pauvre et l'amour des pauvres de manière inséparable, comme les deux faces d'une même médaille».
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