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Բéܲ: rester humble pour être élevé

Dans son exhortation précédant la è de l’Բéܲ de ce dimanche 23 octobre, depuis la place Saint-Pierre, le Pape est revenu sur la parabole mettant en exergue deux protagonistes «un pharisien et un publicain», c’est à dire «un homme religieux et un pécheur déclaré». François s’est focalisé sur deux verbes: s’élever et descendre, invitant ainsi à savoir s’humilier dans la è pour être élevé par Dieu.

Françoise Niamien - Cité du Vatican

Lors de la prière de l'Angélus, place Saint-Pierre, le Pape François est revenu sur la parabole du Christ rapportée dans l’Evangile de ce dimanche, (Luc 18, 9-14), celle «d’un pharisien et d’un publicain».
«Tous deux montent au temple pour prier, mais seul le publicain s'élève vraiment vers Dieu, parce qu'il descend humblement dans la vérité de lui-même et se présente tel qu'il est, sans masque, avec sa pauvreté», a expliqué François soulignant que cette parabole se situe entre deux mouvements, exprimés par deux verbes, s’élever et descendre.

S’élever vers Dieu

«Le premier mouvement est ascendant» a-t-il précisé. Les deux hommes sont montés au temple pour prier, cet aspect, fait remarquer François, rappelle de nombreux épisodes de la Bible, où, pour rencontrer le Seigneur, on monte au sommet vers sa présence: «Abraham monte sur la montagne pour offrir le sacrifice; Moïse monte sur le Sinaï pour recevoir les commandements; Jésus monte sur la montagne, où il est transfiguré». Monter, a dit l’évêque de Rome «exprime le besoin du cœur de se détacher d'une vie plate pour rencontrer le Seigneur; de s'élever des plaines de notre ego pour monter vers Dieu; de rassembler ce que nous vivons dans la vallée pour l'amener devant le Seigneur». Pour vivre la rencontre avec le Seigneur et être transformés par la prière, pour s'élever vers Dieu, on a besoin du deuxième mouvement, a souligné le Pape.

Descendre pour être élevé

«Plus nous descendons dans l'humilité, plus Dieu nous élève », a affirmé François. «Pour monter vers Lui, nous devons descendre à l’intérieur de nous-mêmes: cultiver la sincérité et l'humilité du cœur, qui nous donnent un regard honnête sur nos fragilités et notre pauvreté», a-t-il poursuivi. «Dans l'humilité, en effet, nous devenons capables d’amener vers Dieu, sans prétention, ce que nous sommes, nos limites et nos blessures, les péchés et les misères qui pèsent sur nos cœurs, et d'invoquer sa miséricorde pour qu'il nous bonifie, nous guérisse et nous relève» a mentionné le Pape.
François a particulièrement invité à fuir l’orgueil spirituel qui amène à adorer notre «moi», à juger les autres et à effacer notre Dieu. Ce comportement est affiché par le pharisien, qui s'exalte, sûr de lui, persuadé d’être en règle: debout, il commence à parler au Seigneur uniquement de lui, se louant lui-même, énumérant toutes ses bonnes œuvres religieuses, et méprisant les autres. C'est ce que fait l'orgueil spirituel: il vous amène à vous croire bon et à juger les autres. «Sans s’en rendre compte, on adore ainsi notre “moi” et on efface notre Dieu» a regretté le Pape. Au contraire du pharisien, le publicain se tient humblement à l’écart, il demande pardon et le Seigneur le relève.

Eviter le piège du narcissisme et de l'exhibitionnisme

Poursuivant son exhortation, le Pape François a fait observer que l’exemple de cette parabole du pharisien et du publicain nous concerne directement. «En pensant à eux, regardons ce que nous sommes: regardons si, en nous, comme chez le pharisien, il y a la conviction intérieure d'être juste qui nous conduit à mépriser les autres». Pour le successeur de Pierre, cela se produit, par exemple, lorsque nous recherchons les compliments et énumérons toujours nos mérites et nos bonnes œuvres, lorsque nous nous préoccupons de paraître au lieu d'être, lorsque nous nous laissons piéger par le narcissisme et l'exhibitionnisme.
«Méfions-nous du narcissisme et de l'exhibitionnisme, fondés sur la vanité, qui nous conduisent aussi, nous chrétiens, nous prêtres, nous évêques, à avoir toujours le mot “je” sur les lèvre : “J'ai fait ceci, j'ai écrit cela, j'ai dit cela, j'ai compris cela”, et ainsi de suite. Là où il y a trop de “je”, il y a peu de Dieu», a insisté le Saint Père, avant d'invoquer l'intercession de Marie Très Sainte, «l'humble servante du Seigneur, l'image vivante de ce que le Seigneur aime accomplir, renverser les puissants de leurs trônes et élever les humbles», a conclu le souverain pontife.

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23 octobre 2022, 12:15

L'Բéܲ est une è en mémoire du Mystère de l’Incarnation du Christ, récitée trois fois par jour : à six heures le matin, à midi et le soir vers dix-huit heures, au moment où sonne la cloche de l’Բéܲ. Son nom Angelus dérive du premier verset de la è en latin : Angelus Domini nuntiavit Mariae. Elle consiste en une lecture brève de trois textes simples sur l’Incarnation du Christ, et la récitation de trois «Je vous salue Marie». Cette è est récitée par le Pape tous les dimanches et les jours de fête à midi place Saint Pierre. Avant de réciter la è, le Pape prononce un bref discours se référant aux Lectures du jour. Après la è, il salue les pèlerins.

Entre Pâques et Pentecôte, l’Բéܲ cède sa place au Regina Coeli, une è qui fait mémoire de la résurrection de Jésus Christ, et à la fine de laquelle le Gloria est récité trois fois.