Le Pape invite les scientifiques ¨¤ ¨ºtre ?une force pour la paix?
Adélaïde Patrignani ¨C Cité du Vatican
«Science de base pour le développement humain, la paix et la santé planétaire» est le thème de cette assemblée plénière qui rassemble depuis jeudi 8 septembre les académiciens de l¡¯institution vaticane fondée en 1603.
«L'Église partage et promeut la passion pour la recherche scientifique comme expression de l'amour de la vérité, de la connaissance du monde, du macrocosme et du microcosme, de la vie dans la stupéfiante symphonie de ses formes», leur a d¡¯abord rappelé François au début de cette audience.
Démarche interdisciplinaire
Le Saint-Père a félicité les membres de l¡¯Académie pontificale des sciences pour leur différents engagements, et pour leur démarche qui relie les différentes disciplines scientifiques avec d¡¯autres domaines tels que la philosophie, le développement humain, la paix et la protection de la planète.
Cette approche, a-t-il reconnu, «est très importante car, alors que les réalisations des sciences accroissent notre émerveillement devant la beauté et la complexité de la nature, le besoin d'études interdisciplinaires, liées à la réflexion philosophique, conduisant à de nouvelles synthèses, se fait de plus en plus sentir». En outre, cette vision interdisciplinaire, «si elle tient également compte de la Révélation et de la théologie, peut contribuer à apporter des réponses aux questions ultimes de l'humanité, qui sont également posées par les nouvelles générations, parfois désorientées».
Combattre des «crimes contre l¡¯humanité»
Le Pape a souligné combien les progrès de la science doivent toujours être guidés par les «exigences de la fraternité, de la justice et de la paix», en visant donc «la libération de diverses formes d'esclavage, comme le travail forcé, la prostitution et le trafic d'organes». Des réalités qualifiées de «crimes contre l'humanité» par François. «Le corps humain ne peut jamais être, en partie ou en totalité, un objet de commerce!» s¡¯est aussi indigné le Souverain pontife, souhaitant que l¡¯Académie pontificale des sciences continue de s¡¯engager pour défendre les êtres humains «avec une intensité proportionnelle au besoin croissant».
Les «résultats positifs de la science en ce XXIe siècle dépendront, dans une large mesure, de la capacité des scientifiques à rechercher la vérité et à appliquer les découvertes d'une manière qui aille de pair avec la recherche de ce qui est juste, noble, bon et beau», a complété le Saint-Père.
L¡¯intensification des guerres et des nationalismes
François a ensuite demandé aux scientifiques de «promouvoir les connaissances qui ont pour objectif construire la paix». Il s¡¯est désolé que «l'histoire montre des signes de régression», après des progrès en matière de respect des droits de l¡¯homme depuis l¡¯après 1945. «Non seulement les conflits anachroniques s'intensifient, mais on assiste à la résurgence de nationalismes fermés, exaspérés et agressifs, ainsi qu'à de nouvelles guerres de domination, qui touchent les civils, les personnes âgées, les enfants et les malades, et provoquent partout des destructions», a-t-il fait remarquer, soulignant que «les nombreux conflits armés qui sont en cours sont très préoccupants». Il s'agit «d'une troisième guerre mondiale "en morceaux"; aujourd'hui peut-être que nous pouvons dire "totale", et les risques pour les personnes et la planète augmentent», notamment avec la menace résurgente d¡¯une «guerre atomique».
³¢¡¯&·¡²¹³¦³Ü³Ù±ð;²µ±ô¾±²õ±ð&²Ô²ú²õ±è;&±ô²¹±ç³Ü´Ç;²¹±ô±ô¾±&±ð²¹³¦³Ü³Ù±ð;±ð&°ù²¹±ç³Ü´Ç; des scientifiques
Aussi le Pape juge-t-il «nécessaire de mobiliser toutes les connaissances fondées sur la science et l'expérience pour vaincre la misère, la pauvreté, les nouveaux esclavages, et éviter les guerres». «En rejetant certaines recherches, inévitablement vouées, dans des circonstances historiques concrètes, à la mort, les scientifiques du monde entier peuvent s'unir dans une volonté commune de désarmer la science et de constituer une force de paix», a-t-il déclaré.
«Au nom de Dieu, qui a créé tous les êtres humains pour un destin commun de bonheur, nous sommes appelés aujourd'hui à témoigner de notre essence fraternelle (¡), et à éviter d'alimenter la haine, le ressentiment, la division, la violence et la guerre, a poursuivi le Saint-Père. Au nom de Dieu qui nous a donné la planète pour la sauvegarder et la développer, nous sommes aujourd'hui appelés à la conversion écologique pour sauver la maison commune et nos vies avec celles des générations futures, au lieu d'accroître les inégalités, l'exploitation et la destruction».
Le Souverain pontife a conclu en encourageant les académiciens dans leur travail, au service de la vérité, de la liberté, du dialogue, de la justice et de la paix. «Aujourd'hui plus que jamais, a-t-il assuré, l'Église catholique est l'alliée des scientifiques qui suivent cette inspiration, et c'est aussi grâce à vous !»
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