François: le missionnaire est le disciple qui transmet l’amour du Christ
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Le verset de l’Évangile selon saint Jean qui va guider les missionnaires comboniens au long de leur 19e chapitre général donne déjà une précieuse indication pour la mission. Celle-ci – autrement dit «sa source, son dynamisme et ses fruits – dépend totalement de l’union avec le Christ et de la force de l’Esprit Saint», a d’abord expliqué François.
Attention aux Ĺ“uvres vaines
Les missionnaires auront beau mener une multiplicité d’actions, «si nous ne sommes pas en Lui, et si son Esprit ne passe pas à travers nous, tout ce que nous faisons n’est rien à ses yeux, c’est-à-dire ne vaut rien pour le Royaume de Dieu», a mis en garde le Souverain Pontife.
En revanche, si l’on reste comme les «sarments bien attachés à la vigne», alors ce que l’on fait «n’est pas notre Ĺ“uvre, mais c’est l’amour du Christ qui agit à travers nous».
Et le Pape d’y voir «le secret de la vie chrétienne, en particulier de la mission»: le missionnaire, a-t-il affirmé lors de cette audience, «est le disciple uni de telle manière à son Maître et Seigneur que son esprit, son cĹ“ur, sont des «canaux» de l’amour du Christ». Et cet amour le pousse à aller «au-delà, en regardant toujours l'horizon», sans autoréférentialité ni retour sur soi.
François a donné en exemple le fondateur de cette congrégation missionnaire, l’Italien saint Daniel Comboni, ainsi que sainte Françoise-Xavière Cabrini, fondatrice des SĹ“urs missionnaires du Sacré-CĹ“ur. Tous deux étaient particulièrement attachés au Sacré-CĹ“ur de Jésus, d’où vient «la miséricorde, la compassion, la tendresse»: le «style de Dieu», un «langage universel» que le Pape a encouragé à suivre, demandant à ses hôtes d’en témoigner «en tant que missionnaire individuel, mais aussi en tant que communauté».
Dociles à l’Esprit Saint
Improvisant son discours, le Successeur de Pierre a ensuite regretté que «souvent, on constate que certaines communautés religieuses sont un véritable enfer, un enfer de jalousies, de luttes de pouvoir... et où est l'amour ? C'est curieux, ces communautés religieuses qui ont des règles, elles ont un système de vie... mais l'amour manque. Il y a tellement d'envies, de jalousies, de luttes de pouvoir, et l'on perd le meilleur, qui est le témoignage de l'amour, qui est ce qui attire les gens : l'amour entre nous, que nous ne nous tirions pas dessus mais que nous avançions toujours».
C'est pourquoi le Saint-Père a rappelé l’importance de quatre aspects pour la communauté religieuse, que les comboniens porteront dans leur discernement au cours de ce chapitre: «la règle de vie, le chemin de formation, le ministère et la communion des biens». «C’est une conversion qui part de la conscience de chacun, implique chaque communauté, et l’on arrive ainsi à renouveler tout l’institut», a-t-il expliqué.
Enfin François a demandé que tout travail s’effectue «dans la docilité à l’Esprit», afin que soient satisfaites «les exigences de l’évangélisation», et que le style des Béatitudes s’en dégage.
Pour cela, les religieux comboniens ont été invités à avancer avec patience, dans la confiance et la fidélité au Christ. «La communauté évangélisatrice expérimente que le Seigneur a pris l’initiative, il l’a précédée dans l’amour (…)», a conclu le Pape en citant son exhortation apostolique
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