Audience générale: la tendresse, un moyen de toucher ce qui est fragile en nous
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Le Pape a poursuivi mercredi matin son cycle de catéchèse autour de la figure de Saint Joseph, revenant sur le «père de tendresse». Une caractéristique qu'il avait déjà développée dans sa lettre apostolique Patris Corde. «Même si les Évangiles ne nous donnent aucun détail sur la manière dont il a exercé sa paternité, nous pouvons être sûrs que le fait qu'il soit un homme "juste" s'est également traduit dans l'éducation donnée à Jésus», a t-il expliqué. Comme le Seigneur le fit avec Israël, Joseph a appris à Jésus lui «à marcher en le tenant par la main ; il était pour lui comme un père qui soulève un nourrisson tout contre sa joue ; il se penchait vers lui pour le nourrir».
De nombreuses paraboles ont comme protagoniste la figure du père, a rappelé le Pape, l'une des plus célèbre étant certainement celle du Père miséricordieux, racontée par l'évangéliste Luc (cf. Lc 15, 11-32). Une parabole qui met l'accent sur la manière dont le pardon atteint la personne qui a commis une faute. «Le fils s'attendait à une punition, une justice qui, tout au plus, aurait pu lui donner la place d'un des serviteurs, mais il se retrouve enveloppé dans l'étreinte de son père. La tendresse est quelque chose de plus grand que la logique du monde», a souligné François. «Il y a une grande tendresse dans l'expérience de l'amour de Dieu. Et c’est beau de penser que la première personne à transmettre cette réalité à Jésus a été Joseph lui-même».
Dieu n'est pas effrayé par nos péchés
«C'est pourquoi nous ne devons jamais oublier que Dieu n'est pas effrayé par nos péchés, nos erreurs, nos chutes, mais il est effrayé par la fermeture de notre cÅ“ur, par notre manque de foi en son amour» a poursuivi le Saint-Père. François a ainsi invité à se demander «si nous avons nous-mêmes fait l'expérience de cette tendresse, et si nous en sommes devenus à notre tour les témoins». La tendresse n'est pas avant tout une affaire d'émotion ou de sentiment mais «l'expérience de se sentir aimé et accueilli précisément dans notre pauvreté et notre misère, et ainsi transformé par l'amour de Dieu».
Dieu compte sur notre faiblesse rachetée, a poursuivi le Pape, comme Saint-Paul l'écrivit aux habitants de Corinthe : «Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse » (2 Cor 12, 7-9). Ainsi, l'expérience de la tendresse consiste à voir la puissance de Dieu traverser précisément ce qui nous rend les plus fragiles. «La tendresse est le meilleur moyen de toucher ce qui est fragile en nous. [...] C’est pourquoi il est important de rencontrer la Miséricorde de Dieu, notamment dans le Sacrement de la Réconciliation, en faisant une expérience de vérité et de tendresse».
Prier pour les prisonniers
François a encore expliqué que cela nous faisait du bien «de nous refléter dans la paternité de Joseph et de nous demander si nous permettons au Seigneur de nous aimer avec sa tendresse, transformant chacun de nous en hommes et en femmes capables d'aimer de cette manière». Il a appelé de nouveau de ses vÅ“ux à une «révolution de la tendresse», sans laquelle nous risquons de rester emprisonnés. Le Pape a conclu son audience en invitant les fidèles à prier pour «nos frères et soeurs qui sont en prison. Il est juste que qui a commis une faute paie pour son erreur, mais il est encore plus juste que qui a commis une faute puisse se racheter de son erreur».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici