Audience générale: constance et vigilance font progresser la ±è°ù¾±Ã¨°ù±ð
Le premier problème qui se présente à celui qui prie est la distraction. «Nous commençons à prier, et notre esprit s’évade…La prière coexiste souvent avec la distraction. En effet, l'esprit humain a du mal à s'arrêter longtemps sur une seule pensée. Nous faisons tous l’expérience de ce tourbillon constant d'images et d'illusions en mouvement constant, qui nous accompagne même pendant notre sommeil. Et nous savons tous qu'il n'est pas bon de céder à ce penchant désordonné», a assuré le Souverain pontife devant les fidèles.
L’écueil de la distraction
Lutter pour gagner et maintenir la concentration ne concerne pas seulement la prière, selon le Pape. Ces distractions ne sont pas coupables, mais elles doivent être combattues. «Dans le patrimoine de notre foi, il existe une vertu qui est souvent oubliée, mais qui est très présente dans l'Evangile. Elle s'appelle vigilance», a-t-il rappelé.
«Ne connaissant ni l'heure, ni le jour de son retour, toutes les minutes de notre vie sont précieuses et ne doivent pas être perdues en distractions. A un moment que nous ignorons, la voix de notre Seigneur retentira: ce jour-là, bienheureux ces serviteurs qu'Il trouvera occupés, encore concentrés sur ce qui compte véritablement.»
Prendre garde à la sécheresse du cÅ“ur
Vient ensuite la difficulté liée à «la sécheresse». Le Catéchisme la décrit en ces termes: «Le cÅ“ur est sevré, sans goût pour les pensées, souvenirs et sentiments, même spirituels. C’est le moment de la foi pure qui se tient fidèlement avec Jésus dans l’agonie et au tombeau» (n. 2731).
Et François d’affirmer que la sécheresse fait penser au Vendredi saint, à la nuit du Samedi saint. Il n’y a pas Jésus, seulement la tombe, nous sommes seuls.
Souvent, nous ne savons pas quelles sont les causes de la sécheresse: cela peut dépendre de nous-mêmes, mais aussi de Dieu, qui permet certaines situations de la vie extérieure ou intérieure. «Les maîtres spirituels décrivent l'expérience de la foi comme une alternance constante de temps de consolation et de désolation; des moments où tout est facile, tandis que d'autres sont marqués par une grande pesanteur», a poursuivi le Saint-Père.
Refuser l’acédie
Enfin, l’obstacle de l’acédie, représente une véritable tentation contre la prière et, plus généralement, contre la vie chrétienne. L'acédie est «une forme de dépression due au relâchement de l’ascèse, à la baisse de la vigilance, à la négligence du cÅ“ur» (CEC, n. 2733). C'est l'un des sept «péchés capitaux» parce que, alimenté par la présomption, il peut conduire à la mort de l'âme, a prévenu l’évêque de Rome.
Comment faire, donc, dans cette succession d'enthousiasmes et de découragements? Il faut apprendre à marcher toujours, assure le Pape. «Le véritable progrès de la vie spirituelle ne consiste pas à multiplier les extases, mais à être capables de persévérer dans les moments difficiles», explique-t-il, citant la parabole de saint François sur la joie parfaite: «Ce n'est pas dans les fortunes infinies qui pleuvent du Ciel que l'on mesure la capacité d'un frère, mais dans le fait de marcher avec constance, même lorsque l'on n'est pas reconnu, même lorsque l'on est maltraité, même lorsque tout a perdu le goût des débuts».
Ne jamais éteindre la prière
Tous les saints sont passés par cette «vallée obscure», et ne nous scandalisons pas si, en lisant leur journal, nous écoutons le compte-rendu de soirées de prière sans entrain, vécue sans goût, a ajouté le Pape, recommandant d’apprendre à dire: «Même si Toi, mon Dieu, sembles faire de tout pour que je cesse de croire en Toi, moi au contraire je continue à te prier». Car, «les croyants n'éteignent jamais la prière!»
Et nous aussi, qui sommes beaucoup moins saints et patients que Job, nous savons qu'à la fin, au terme de ce temps de désolation, au cours duquel nous avons élevé au Ciel des cris muets et de nombreux «pourquoi?», Dieu nous répondra. «Ne pas oublier cette prière du pourquoi», a insisté le Successeur de Pierre. Car Dieu, «recueillera même nos expressions les plus dures et les plus amères, avec l’amour d’un père et les considérera comme un acte de foi, comme une prière».
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