Journ¨¦e des l¨¦gumineuses: agir ensemble pour ¨¦radiquer la faim
Marie Duhamel - Cité du Vatican
À l¡¯occasion de la Journée mondiale des légumineuses célébrée chaque année le 10 février à l¡¯initiative de l¡¯Organisation des Nations unies pour l¡¯alimentation et l¡¯agriculture, le Pape a adressé un message au directeur général de la FAO, le Chinois Qu Dongyu.
Signé par Mgr Paul Richard Gallagher, le Secrétaire pour les Rapports avec les États du Saint-Siège, ce texte revient sur les qualités des lentilles, haricots ou petits pois qualifiés d¡¯aliments «nobles», «privés de superbe et qui ne reflètent pas le luxe, alors qu¡¯ils constituent une composante essentielle des régimes alimentaires sains». Ces aliments simples et nourrissant se retrouvent sur la table de nombreuses familles, dépassant les barrières géographiques et les appartenances sociales et culturelles, note le message du Pape qui souligne en outre leur «énorme potentiel pour renforcer la sécurité alimentaire mondiale».
L¡¯étymologie de la parole "légumineuse" vient du latin "legumen" qui évoque des fruits récoltés non pas en fauchant mais en arrachant les plantes à la main, «un travail qui évoque de manière naturelle les mains caleuses, au contact de la terre, des climats difficiles, des horaires peu commodes que les travailleurs ruraux continuent à effectuer».
Le rôle fondamentale des femmes rurales
Le Pape rend ici un hommage appuyé et spécifique aux femmes rurales mises à l¡¯honneur cette année car elles jouent un «rôle fondamental» dans la production et la distribution des aliments à travers des coopératives «qui trouvent leur raison et leur force ans l¡¯amour du prochain et le travail conjoint.» Elles ont, avec les femmes indigènes, «beaucoup à nous enseigner sur la manière dont l¡¯effort et le sacrifice permettent de construire» estime le Pape qui insiste également sur la valeur des coopératives. «Avec l¡¯autre et non grâce à l¡¯autre, ces réseaux assurent l¡¯accès aux aliments, une équitable distribution des bien et la possibilité pour chaque être humain de réaliser ses aspirations», explique-t-il.
Malgré tout, la malnutrition et la sous-alimentation sont encore des réalités. De nombreuses personnes, dont des enfants, n¡¯accèdent pas aux ressources les plus élémentaires. «La faim ne cesse de flageller de nombreuses régions de la terre avec son fléau mortel, une situation qui a été exacerbée par la crise sanitaire que nous connaissons», relève-t-il.
Tous nourris, tous égaux
De là, son appel à cultiver la terre sans l¡¯endommager pour que tous puissent tirer profit de ses fruits, aujourd¡¯hui et demain. «Le droit à la santé devrait être un droit universel», estime le Pape. Pour lui, le rôle des États est fondamental, pour que l¡¯éducation publique promeuve l¡¯insertion d¡¯aliments nourrissants comme les légumineuses dans tout type de réalité.
François encourage à poursuivre l¡¯effort avec espérance, en imitant les femmes rurales qui «ne renoncent pas à nourrir leurs enfants et ceux d¡¯autres familles». En cultivant l¡¯idée que les hommes appartiennent à la même famille, qu¡¯ils soient ainsi tous nourris, ils auront les mêmes opportunités juge le Saint-Père. Ainsi, «nous pouvons construire un monde inclusif et juste».
Citant l¡¯écrivain argentin Jorge Luis Borges qui invite à transformer l¡¯argile et «les misérables circonstances de la vie en choses éternelles», le Pape invite enfin à «être aussi vigoureux et résistants que les légumineuses, et de nous unir pour mettre fin, une fois pour toutes, à la faim».
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