Christ-Roi: «La vie est le temps des choix forts, décisifs, éternels»
Delphine Allaire - Cité du Vatican
En présence de fidèles et de jeunes des JMJ, le Pape François a débuté son homélie par «les dernières volontés de Jésus sur la Croix», interrogeant l’assemblée de la manière suivante: «Chacun peut se demander ‘â¶Ä™Est-ce que je les mets en pratique? Est-ce que je fais quelque chose pour celui qui se trouve dans le besoin? Ou bien fais-je seulement du bien aux personnes chères et aux amis? Est-ce que j’aide quelqu’un qui ne peut pas me le rendre? Suis-je ami d’une personne pauvre?’’»
Rêver en grand
«Je suis là, dit Jésus à toi aussi, jeune qui cherche à réaliser les rêves de la vie», a relevé le Primat d’Italie, avant de lancer un appel à ne jamais renoncer «aux grands rêves», et à ne pas se contenter «de ce qui est dû».
«Le Seigneur ne veut pas que nous rétrécissions les horizons, il ne nous veut pas garés sur les côtés de la vie, mais en marche vers de grands objectifs, avec joie et audace. Nous ne sommes pas faits pour rêver des vacances ou de la fin de semaine, mais pour réaliser les rêves de Dieu en ce monde», a bien insisté François à l’égard des jeunes et fidèles du monde entier.
Les Å“uvres de miséricorde sont les plus belles
Et parmi les Å“uvres d’une vie, le Pape est clair: celles de miséricorde sont les plus belles. «Si tu as des rêves de vraie gloire, non pas la gloire du monde qui va et vient, mais de la gloire de Dieu, telle est la route», a recommandé l’évêque de Rome, confiant le moyen d’y arriver. «Avec de grands choix».
En effet, au moment du jugement dernier, Dieu se base sur nos choix, a rappelé le Souverain pontife. «Il semble presque ne pas juger. Il tire seulement les conséquences de nos choix, il les met au jour et les respecte. La vie, alors, est le temps des choix forts, décisifs, éternels.»
«Nous devenons nos choix»
Le Saint-Père a poursuivi déconseillant la médiocrité: «Des choix banals mènent à une vie banale, des grands choix rendent grande la vie».
En effet, nous devenons ce que nous choisissons, en bien ou en mal, a-t-il alerté.. «Si nous choisissons de voler nous devenons des voleurs, si nous choisissons de penser à nous-mêmes nous devenons égoïstes, si nous choisissons de haïr nous devenons colériques, si nous choisissons de passer des heures devant le téléphone portable nous devenons dépendants», a détaillé le Successeur de Pierre, indiquant la voie à suivre: «Si nous choisissons Dieu, nous devenons chaque jour plus aimés et si nous choisissons d’aimer nous devenons heureux.»
«On ne possède la vie qu’en la donnant»
Un critère, celui de l’amour. «Jésus sait que si nous vivons fermés et indifférents nous restons paralysés, mais si nous nous dépensons pour les autres, nous devenons libres. Le Seigneur de la vie nous veut pleins de vie et nous donne le secret de la vie: on ne la possède qu’en la donnant», a affirmé François, notant une kyrielle d’obstacles à surmonter.
La crainte, l’insécurité, les questions sans réponse, en sont quelques-uns. «Cependant, l’amour demande d’aller plus loin, de ne pas rester accrochés aux pourquoi de la vie en attendant qu’une réponse arrive du Ciel. Non, l’amour pousse à passer des pourquoi au pour qui, du pourquoi je vis au pour qui je vis, du pourquoi il m’arrive ceci au pour qui puis-je faire du bien. Pour qui?», a exhorté le Souverain pontife.
Penser à faire le bien plutôt qu’à se sentir bien
Non pour soi, car «la vie est déjà pleine de choix que nous faisons pour nous-mêmes»; les diplômes, les amis, une maison, les passe-temps et centres d’intérêts. «Nous risquons ainsi de passer des années à penser à nous-mêmes sans commencer à aimer», prévient le Pape, ornant sa réflexion de la maxime du poète et dramaturge romantique italien, Alessandro Manzoni: «On devrait penser plus à faire le bien, qu’à se sentir bien: et ainsi on finirait aussi par se sentir mieux» (Les fiancés, chap. XXXVIII, 1827).
Consommation, divertissement, droits sans devoir
Selon François, d’autres obstacles minent cette capacité «à faire de grands choix», comme «la fièvre de la consommation, qui empoisonne le cÅ“ur de choses superflues»; «l’obsession du divertissement, qui semble être l’unique voie pour s’évader des problèmes alors qu’il n’en est qu’un report»; «se fixer sur les droits à réclamer, en oubliant le devoir d’aider».
L’émotion au lieu du sacrifice
Et puis, «il y a la grande illusion sur l’amour qui semble être quelque chose à vivre à coup d’émotions, alors qu’aimer est avant tout don, choix et sacrifice», a-t-il assuré. Choisir revient donc «à ne pas se faire domestiquer par l’homologation, ne pas se laisser anesthésier par les mécanismes des consommations qui désactivent l’originalité, à savoir renoncer aux apparences et au paraître».
Choisir la vie, fuir la banalité
«Choisir la vie, c’est lutter contre la mentalité du utiliser-et-jeter et du tout-et-tout-de-suite.», a ajouté le Pape, prodiguant un ultime conseil pour discerner les choix d’une vie. Deux questions se posent: «Qu’est-ce qui me va de faire?», celle-ci trompe, «parce qu’elle insinue que l’important c’est de penser à soi-même et satisfaire toutes les envies et les pulsions qui viennent».
L’autre, la bonne, «suggérée par l’Esprit Saint», est la suivante: «Qu’est ce qui te fait du bien?» «Qu’est-ce qui me va de faire ou qu’est ce qui me fait du bien? De cette recherche intérieure, peuvent naître des choix banals ou des choix de vie», a conclu le Souverain Pontife invitant tous les jeunes «à vivre», et non pas «vivoter».
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