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Pape François: prier et aimer pour rester vigilant et appeler Dieu

Le Pape François a célébré la messe de ce premier dimanche de l’Avent en la basilique Saint-Pierre avec les nouveaux cardinaux . Dans son homélie, il est revenu sur les deux mots-clés de cette période : la proximité et la vigilance, expliquant comment rester éveillé, en priant et en pratiquant la charité.

Xavier Sartre – Cité du Vatican

C’est en présence des onze nouveaux cardinaux présents à Rome que le Pape François a célébré l’entrée des catholiques dans la période de l’Avent qui les conduit vers Noël. Dans son homélie, depuis l’autel de la Chaire de saint Pierre, le Saint-Père est revenu sur les deux mots-clés pour ce temps liturgique : proximité et vigilance. «L’Avent est le temps où il faut faire mémoire de la proximité de Dieu qui est descendu vers nous», explique-t-il, ajoutant : «le premier pas de la foi est de dire au Seigneur que nous avons besoin de lui, de sa proximité».

 

Si Dieu «veut venir tout proche de nous», «il se propose, il ne s’impose pas ; c’est à nous qu’il revient de ne pas nous fatiguer de lui dire : "Viens !". Jésus», poursuit François. «Nous pouvons la dire au début de chaque journée et la répéter souvent, avant les rencontres, l’étude, le travail et les décisions à prendre, dans les moments importants et dans ceux de l’épreuve».

Veiller pour ne pas perdre l’essentiel

C’est en invoquant le Seigneur que nous demeurons vigilants. Comme l’exhorte Jésus à ses disciples, il faut veiller car «une erreur de la vie est de se perdre en mille choses et de ne pas s’apercevoir de la présence de Dieu», souligne le Pape. «Attirés par nos intérêts et distraits par tant de vanités, nous risquons de perdre l’essentiel» met-il en garde.

Cette nécessité de veiller induit que nous sommes dans la nuit, explique François. Nous vivons ainsi dans «l’attente du jour, dans l’obscurité et les fatigues». Mais «ne perdons pas courage : la nuit passera, le Seigneur se lèvera, il nous jugera, lui qui est mort en croix pour nous. Veiller, c’est attendre cela, c’est de ne pas se laisser submerger par le découragement, c’est vivre dans l’espérance».

Dans cette optique, «si nous sommes attendus au Ciel, pourquoi vivre de prétentions terrestres? Pourquoi nous fatiguer pour un peu d’argent, de renommée, de succès, toutes ces choses qui passent? Pourquoi perdre du temps à nous plaindre de la nuit alors que la lumière du jour nous attend ?» ²õ’i²Ô³Ù±ð°ù°ù´Ç²µ±ð-³Ù-¾±±ô.

Attention au sommeil de la médiocrité

Mais «rester éveillés, cependant, est difficile», reconnaît François, et l’exemple des Apôtres est là pour nous le démontrer. Nous faisons face à deux écueils, le sommeil de la médiocrité et celui de l’indifférence. Le premier «vient quand nous oublions le premier amour et avançons par inertie, en ne pensant qu’à vivre dans la tranquillité».

«Mais sans élans d’amour pour Dieu, sans attendre sa nouveauté, on devient médiocres, tièdes, mondains. Et cela ronge la foi, parce que la foi est le contraire de la médiocrité : elle est ardent désir de Dieu, elle est audace continue de se convertir, elle est courage d’aimer, elle est d’aller toujours de l’avant».

La foi «est un feu qui brûle, elle n’est pas un calmant pour celui qui est stressé, elle est une histoire d’amour pour celui qui est amoureux ! C’est pourquoi Jésus déteste plus que tout la tiédeur» affirme le Saint-Père.  (cf. Ap 3, 16).

Prier et aimer pour vivre

Pour éviter de tomber dans la médiocrité, nous devons prier, car «c’est allumer une lumière dans la nuit». «La prière permet à Dieu d’être proche de nous ; c’est pourquoi elle libère de la solitude et donne l’espérance. La prière oxygène la vie».

Le Pape revient ensuite sur le sommeil de l’indifférence qui nous conduit «à se plaindre de tout», à se sentir victime de tous et finalement à faire des complots sur tout. «Aujourd’hui cette nuit semble être tombée sur bon nombre, qui réclament pour soi et se désintéressent des autres», regrette-t-il.

Pour conjurer ce sommeil de l’indifférence, nous devons posséder la vigilance de la charité. «On ne peut être chrétiens sans la charité. Pour certains on dirait qu’éprouver de la compassion, aider, servir, est une chose pour les perdants ! En réalité c’est l’unique chose gagnante, parce qu’elle est déjà projetée vers le futur, vers le jour du Seigneur, quand tout passera et qu’il ne restera que l’amour. C’est avec les Å“uvres de miséricorde que nous nous approchons du Seigneur».

«Prier et aimer, voilà la vigilance» conclut François. «Quand l’Église adore Dieu et sert le prochain, elle ne vit pas dans la nuit. Même si elle est fatiguée et éprouvée, elle chemine vers le Seigneur»

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29 novembre 2020, 11:00