Le Pape salue des moniales trappistes partant fonder au Portugal
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
La vie monastique ne cesse pas d’interpeller, allant à rebours des prévisions les plus sombres pour témoigner de l’espérance apportée par le Christ. En une période de pandémie où menace le repli sur soi, elles ont persévéré dans leur projet de sortie et d’annonce de la Bonne Nouvelle: dix moniales de la communauté des cisterciennes trappistes de , à une dizaine de kilomètres à l’est de Viterbe, en Italie, s’apprêtent à partir au Portugal, où elles rejoindront leur monastère de Palaçoulo récemment construit, au nord-est du pays.
Un monastère attendu
Le projet de fondation est approuvé le 13 mai 2017 – mémoire de Notre-Dame de Fatima – au sein de cette communauté italienne marquée par une vitalité étonnante. L’année dernière, le monastère de Vitorchiano ne comptait pas moins de 78 sœurs trappistes, si bien qu’il n’y a «presque plus de cellules disponibles pour celles qui voudraient entrer», , future abbesse de la fondation portugaise. Le groupe de religieuses prêtes à essaimer est donc trouvé sans difficulté. Le 26 janvier 2018, il est établi officiellement. Les dix moniales ont toutes déjà émis leurs vœux solennels.
Mais c’est aussi du côté portugais que sont venus les signaux favorables pour la réalisation du projet. Mgr José Cordeiro, évêque du diocèse de Bragança-Miranda, sur le territoire duquel se trouve Palaçoulo, avait en effet manifesté son désir d'avoir un monastère dans son diocèse, afin de témoigner de la centralité de la vie évangélique et liturgique. Puis les fidèles de Palaçoulo, sous l'impulsion de leur curé, ont fait don du terrain (environ 28 hectares) pour la construction de ce nouveau monastère, dont les coûts reviennent en revanche à l’ordre cistercien. L’édifice pourra accueillir quarante moniales.
Confiance et goût de la mission
Le symbole est fort en une période où bien souvent, l’on ne présage pas un avenir florissant pour la vie monastique. Au Portugal, cette nouvelle graine prend l’allure d’une renaissance, aucun monastère n’ayant été fondé depuis 1892 (abbaye saint Benoît de Singeverga), et la région d’implantation étant rurale et vieillissante. Il s’agit en outre du premier monastère de cisterciennes de la Stricte Observance dans le pays.
«Est-ce que nous faisons quelque chose de spécial? Je ne sais pas, il ne nous semble pas que ce soit le cas, du moins pour nous: ce n'est pas comme ça que nous vivons cette aventure. C'est un appel. Et il n'y a pas de meilleure chose à faire que de dire oui», confie mère Giusy. Confiance, abandon en la Providence et réalisme semblent les ingrédients indispensables pour que la réponse à cet appel porte du fruit. En somme, l’attitude de la Vierge Marie elle-même, à qui les sœurs ont dédié leur monastère portugais – il portera le vocable de «Marie, mère de l’Église».
Ce n’est pas la première fois que les trappistes de Vitorchiano se lancent dans l’aventure d’une fondation: avant Palaçoulo, ce fut d’abord Valserena (Italie), puis Hinojo (Argentine), Quilvo (Chili), Humocaro (Venezuela), Gedono (Indonésie), Matutum (Philippines), Nasi Pani (République Tchèque), et Mvanda (RD Congo) pour un soutien. En cette semaine missionnaire mondiale, la communauté de sœurs cloîtrées confirme discrètement que “contemplation” rime bel et bien avec “mission”.
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