Le Pape souhaite "une présence féminine plus incisive" dans l'Église
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Le Pape François souhaite voir plus de femmes laïques occuper des postes de responsabilité dans l'Église. Il confie ce désir à la prière de tous les catholiques du monde en ce mois d'octobre. Une participation qui s'enracine non pas dans des revendications liées à l'époque, mais dans le sacrement même du baptême car c'est là que s'inscrit le protagonisme des laïcs, et donc aussi des femmes, dans la vie ecclésiale et dans l'annonce de l'Évangile. «Personne n'a été baptisé prêtre ou évêque. Nous avons tous été baptisés en tant que laïcs. Les laïcs et les laïques sont les protagonistes de l'Église» affirme le Pape dans cette vidéo.
Les femmes sont, le plus souvent, laissées de côté
Parmi les laïcs, ce sont les femmes qui se voient accorder encore trop peu de place. Parce que les «femmes sont généralement laissées de côté», le Pape estime qu’«aujourd'hui encore, il est nécessaire d'élargir les espaces pour une présence féminine plus incisive dans l'Église». Dans ce message vidéo, François ne parle pas d’une présence quelconque: «Nous devons promouvoir l'intégration des femmes dans les lieux où se prennent les décisions importantes».
Il souhaite donc qu’en vertu du baptême, les fidèles laïcs et en particulier les femmes, participent davantage aux institutions de responsabilité de l'Eglise, mais «en évitantdes formes de cléricalisme qui annulerait le charisme des laïcs» souligne-t-il.
Plus de dirigeantes mais pas de quotas roses
Depuis le début de son pontificat, le Pape a plusieurs fois manifesté son souhait d’accorder plus de places aux femmes dans l’Église. Il a nommé plusieurs femmes à des postes de premier plan. D’ailleurs, le nombre de 'dirigeantes' n'a jamais été aussi élevé. Huit femmes occupent actuellement des postes à responsabilité au Saint-Siège, au-dessus du dixième niveau de rémunération au Vatican. Il y a dix ans, il n'y en avait que trois.
Parmi elles, Linda Ghisoni, nommée par François sous-secrétaire pour les fidèles laïcs. S’exprimant sur le sens de cette vidéo, elle revient sur le fait que le Pape commence par parler du baptême. «C'est très important car cela nous permet de comprendre que le désir d'une plus grande participation des laïcs, et en particulier des femmes, dans les instances de responsabilité de l'Église ne doit pas être interprété comme une opération sociologique ou comme un désir de garantir des quotas roses pour une répartition du pouvoir entre les femmes et les hommes, entre les laïcs et le clergé» affirme-t-elle. Elle poursuit: «Si nous prenons conscience du sens de notre baptême, nous comprenons quelle est notre place dans l'Église qui, pour être universelle, ne peut renoncer aux apports spécifiques des laïcs, des femmes, qui par vocation en sont une partie constitutive».
Sainte Marie-Madeleine
Par ailleurs, le Réseau mondial de la prière rappelle ce geste symbolique du Pape François qui, en 2016, a élevé au rang de fête liturgique le jour de sainte Marie Madeleine, aujourd'hui définie dans la nouvelle préface de la messe comme «l’apôtre des apôtres». En prenant cette décision, «il a souligné l'importance de cette femme, la première à voir le visage du Ressuscité parmi les morts, la première que Jésus appelle par son nom, la première à recevoir de Jésus-Christ lui-même la mission d'annoncer sa résurrection».
«Beaucoup a été fait depuis 2013, mais il faut faire davantage» estime le père Frédéric Fornos S.J., directeur international du Réseau mondial de la prière du Pape. Il rappelle ces propos de François dans Evangelii Gaudium: «Les revendications des droits légitimes des femmes, à partir de la ferme conviction que les hommes et les femmes ont la même dignité, posent à l’Église des questions profondes qui la défient et que l’on ne peut éluder superficiellement.(EG104)». Dans Querida Amazonia, François avait là insisté sur le fait que dans de nombreuses régions du monde «de nombreuses femmes, animées par l'Esprit Saint, maintiennent l'Église debout avec un dévouement admirable et une foi ardente. Il est essentiel qu'elles participent de plus en plus à ses instances décisionnelles. Cela demande un profond changement de mentalité, notre conversion en fait, ce qui implique la prière».
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