Audience générale : Dans la croix, Dieu révèle son vrai visage
«Durant ces semaines d’appréhension pour la pandémie qui cause tant de souffrances dans le monde, beaucoup s’interrogent sur la présence et l’action efficace de Dieu face à ce mal», a reconnu d’emblée le Pape qui invite à scruter le récit de la Passion qui nous est proposé par la liturgie en ces jours saints.
Déjà, les contemporains de Jésus se posaient beaucoup de questions le concernant, se demandant s’il était vraiment le Messie, celui qui, selon leur croyance, viendrait les libérer du joug romain, l’épée à la main. Mais le Seigneur se présente comme un Messie doux et humble de cÅ“ur, appelant à la conversion et à la miséricorde. Et c’est finalement un étranger, le centurion romain, au pied de la croix, qui, touché par les souffrances de Jésus et son amour sans mesure, proclame solennellement sa réelle identité et reconnait en Lui le Fils de Dieu.
La croix et l'Évangile au coeur de la liturgie domestique de ces jours saints
Nous avons l’habitude de projeter sur Dieu nos succès, notre sens de la justice, et même notre indignation, observe François. Mais Dieu n’est pas comme cela, l’Évangile nous l’apprend. C’est donc Lui qui choisit de s’approcher de nous, et c’est sur la Croix que se révèle son vrai visage. La Croix est «la cathèdre de Dieu» ; et le Pape de suggérer que nous regardions le crucifix en silence, pour découvrir qui est notre Seigneur, pour nous libérer de nos préjugés à son sujet, et qu'ensuite nous ouvrions l’Évangile. «Il (Jésus) ne montre personne du doigt, mais ouvre ses bras à tous ; il ne nous écrase pas de sa gloire, mais se laisse dépouiller pour nous ; il ne nous aime pas en paroles, mais nous donne sa vie en silence ; il ne nous force pas, mais nous libère ; il ne nous traite pas comme des étrangers, mais prend sur lui notre mal, nos péchés». Tout cela parce qu’il est Amour. En ces jours de quarantaine, où nous devons rester chez nous sans pouvoir nous rendre à l’église, le Pape suggère que nous vivions des «liturgies domestiques» centrées autour du crucifix et de l’Évangile, en ouvrant «son cÅ“ur à la prière».
L'amour demeure
Nous pourrions préférer un Dieu fort et tout-puissant, qui ne soit pas faible et qui ne meurt pas. C’est oublier, rappelle le Pape, que le pouvoir de ce monde passe, tandis que l’amour demeure. «Seul l'amour garde la vie que nous avons, car il embrasse nos fragilités et les transforme. C'est l'amour de Dieu qui, à Pâques, a guéri notre péché par son pardon, qui a fait de la mort un passage de la vie, qui a transformé notre peur en confiance, notre angoisse en espérance. Pâques nous dit que Dieu peut tout transformer en bien. Qu'avec Lui, nous pouvons vraiment avoir confiance que tout ira bien». Ainsi, les interrogations angoissantes sur le mal trouvent dans le Ressuscité de solides réponses qui nous empêchent de faire naufrage.
Au terme de sa catéchèse, le Pape a salué les fidèles de langue française : «Frères et sÅ“urs, Jésus a changé l’histoire marquée par le mal en une histoire de salut. Avec son cÅ“ur ouvert de Crucifié, il rejoint chacun de nous dans ces moments d’angoisses, de difficultés et de souffrance. En cette Semaine Sainte, qu’au milieu des drames et des épreuves que nous vivons, nos cÅ“urs s’établissent fermement dans le Christ mort et ressuscité».
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