Éthiopie et Érythrée: le Pape souhaite que les institutions catholiques soient protégées
C’est en 1481 que le Pape Sixte IV confie l’hospice situé derrière la Basilique Saint Pierre à l’Église d’Éthiopie et d’Érythrée pour l’accueil des pèlerins et des malades ; la petite église de Saint Étienne-le-grand qui y est associée est rebaptisée Saint Étienne-des-Abyssins dans la foulée. Cet hospice tombe peu à peu en désuétude, avant de devenir finalement un séminaire au XXe siècle; il héberge depuis lors les prêtres étudiants venus à Rome parfaire leur formation ecclésiastique.
C’est donc à ces prêtres que le Pape s’est adressé : «provenant de l’Éthiopie et de l’Érythrée, deux Églises unies par la même tradition, vous portez parmi nous la richesse de l’histoire de vos terres, avec ses anciennes traditions, la coexistence avec hommes et femmes de confession juive et musulmane, ainsi qu’avec les nombreux frères de l’Église orthodoxe Tewahedo», (l’une des plus anciennes Églises chrétiennes au monde, ndlr).
Après des années de guerre, bâtir la paix
«En vous rencontrant, a poursuivi le Saint-Père, je pense à nombre de vos frères et sÅ“urs d’Éthiopie et d’Érythrée, dont la vie est marquée par la pauvreté, et, jusqu’à il y a quelques mois, par une guerre fratricide, pour la conclusion de laquelle nous rendons grâce au Seigneur». Le Pape a d’ailleurs émis le souhait que ces années de douleur soient toujours présentes dans les mémoires, afin que «l’on ne retombe plus dans les divisions entre ethnies et entre pays ayant les mêmes racines» ; il a ainsi enjoint les prêtres présents à se faire «bâtisseurs de paix», à éduquer les fidèles qui leur seront confiés à ce don de Dieu, et à trouver des «chemins de réconciliation» pour le futur des enfants et des jeunes de ces terres.
François rappelle d’ailleurs que beaucoup parmi eux, «poussés par l’espoir, ont laissé leur patrie en en payant le prix fort, souvent confrontés à des tragédies en mer et sur terre» ; et il remercie ces mêmes pasteurs pour l’accueil et le soin pastoral apporté à leurs compatriotes parvenus en Europe ou sur d’autres continents. «On peut faire encore beaucoup, et mieux, que ce soit sur place ou à l’étranger, en mettant à profit ces années d’étude et de permanence à Rome, dans un service humble et généreux, toujours sur la base de l’union avec le Seigneur».
Appel à protéger les institutions catholiques
Et le Pape de conclure en invitant les pensionnaires du collège éthiopien à garder leur «précieuse tradition ecclésiale» unie à l’élan missionnaire. «Je souhaite également que, dans vos nations, soit garantie à l’Église catholique la liberté de servir le bien commun, en consentant à vous étudiants de venir à Rome ou ailleurs, et en protégeant les institutions éducatives, sanitaires et d’assistance, avec la certitude que les pasteurs et les fidèles désirent, (…) contribuer au bien et à la prospérité de vos nations».
En plus d’être un lieu d’accueil pour les étudiants, le collège éthiopien est aussi un point de rencontre Å“cuménique, et héberge ponctuellement des initiatives réunissant catholiques et orthodoxes.
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