Le Pape François reçoit 300 entrepreneurs catholiques français
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Le groupe participe, depuis le 1er et jusqu’au 3 décembre, au “Voyage du bien commun” dans la capitale italienne: trois jours de rencontres et de réflexions sur la vocation des entrepreneurs chrétiens, à la lumière de la doctrine sociale de l'Église. François les a encouragés à témoigner des valeurs évangéliques dans leur travail et à s’engager dans un processus de conversion pour répondre aux défis actuels.
Le Saint-Père a d’emblée concédé à ces entrepreneurs français, en majorité jeunes, «qu’il n’est pas facile, tous les jours, de concilier les exigences de la foi et de l’enseignement social de l’Église avec les nécessités et les contraintes qu’imposent les lois du marché et de la mondialisation». Il les a cependant fortement encouragés à mettre en Ĺ“uvre «les valeurs évangéliques» dans tous les aspects de leur mission, laquelle constitue le «lieu d’un authentique et irremplaçable témoignage chrétien». Il ne s’agit pas moins que de participer «au service royal du Christ», en tant que fidèle laïc.
Le message de l’Évangile face à la loi du marché
«Il n’a jamais été facile d’être chrétien et de porter de lourdes responsabilités» a insisté le Souverain Pontife, qui a parlé du «martyre» auquel peut conduire le «fait de vouloir transformer ce monde et de le sauver avec le Christ». Mais rendre un tel témoignage du message évangélique – comme les apôtres – montre que celui-ci «n’est pas une utopie». Face «aux puissances mondaines du pouvoir et de l’argent», avec le soutien de l’Esprit Saint et de la foi, l’Évangile «peut finir par devenir réalité».
Le Pape a ensuite évoqué les nombreux «conflits de conscience» auxquels se heurtent les entrepreneurs et dirigeants: impératifs de productivité et de rentabilité d’une part, «exigences toujours plus prégnantes de justice sociale pour assurer à chacun la possibilité de gagner dignement sa vie» d’autre part. «Comment vivre ces conflits dans la sérénité et l’espérance, alors que l’entrepreneur chrétien est parfois conduit à taire ses convictions et ses idéaux ?», a-t-il lancé. Et le Saint-Père de citer deux textes du Magistère, et qui offrent chacun des critères de discernement, par exemple prendre soi-même ses responsabilités en étant éclairé «par la sagesse chrétienne» (Gaudium et spes n.43).
De la simplicité à la joie
Face aux défis actuels, comme «la dégradation de notre maison commune» et la «multiplication des pauvretés», on ne trouve pas toujours «de réponse immédiatement efficace» à donner. «Mais vous avez cependant un rôle essentiel à jouer», a affirmé le Pape à ses auditeurs. Il faut opérer des changements modestes et concrets, changements «d’habitudes et de style, que ce soit dans les relations avec [les] collaborateurs directs, ou mieux encore, dans la diffusion de nouvelles cultures d’entreprise». Donnant d’autres exemples, le Saint-Père a parlé d’une «conversion écologique» à engager: «processus lent peut être, en apparence, surtout lorsqu’il s’agit de convertir les mentalités, mais le seul processus qui permette de véritables avancées».
À cela s’ajoute une «conversion spirituelle», qui constitue même une «condition indispensable» à la conversion écologique. Chacun est alors «renvoyé à sa conscience et à sa responsabilité», a poursuivi François, qui appelé ses hôtes à ne pas «être obsédé par la consommation» et à choisir la voie «de la simplicité et de la sobriété». S’appuyant une nouvelle fois sur son texte fondateur Laudato Si’, le Saint-Père a assuré à ces entrepreneurs catholiques français, en guise de conclusion: «les décisions que vous aurez à prendre dans vos engagements n’en seront que plus libres et plus sereines, et vous-même obtiendrez plus de paix et de joie».
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