Le Pape aux autorités thaïes: «nos sociétés ont besoin d’artisans de l’hospitalité»
Le Pape François a été reçu ce jeudi matin au siège du gouvernement dans le coeur de Bangkok, premier de ses rendez-vous en terre thaïlandaise. Il y a été accueilli par le premier ministre Prayuth Chan-o-cha, chef du gouvernement depuis 2014 avec lequel il s'est entretenu en privé. Le Saint-Père s'est ensuite rendu dans une salle de la Gouvernment House pour y prononcer son premier discours devant les autorités, la société civile et le corps diplomatique.
François a d'emblée rendu hommage à la Thaïlande, «terre riche de nombreuses merveilles naturelles mais surtout gardienne de traditions spirituelles et culturelles ancestrales, telle la tradition de l’hospitalité». Le Pape a tenu également à saluer le roi Rama X et famille royale, formulant pour le souverain thaïlandais les voeux «les meilleurs pour son règne, en les accompagnant d’un hommage sincère en mémoire de son père défunt.»
Construction d el'harmonie et coexistence pacifique
«Comme nation multiculturelle et caractérisée par la diversité, la Thaïlande reconnaît, depuis longtemps, l’importance de la construction de l’harmonie et de la coexistence pacifique entre ses nombreux groupes ethniques, a souligné le souverain pontife, en montrant du respect et de l’estime pour les différents cultures, groupes religieux, pensées et idées». Dans une époque marquée par la mondialisation, le Pape a tenu à saluer l’expérience concrète d’une unité dans le pays qui se traduit par l’initiative de créer une ‘‘Commission Éthico-Sociale’’ . Une structure, a rappelé le Saint-Père, dans lequelles les religions traditionnelles du pays sont invitées à prendre part «afin d’offrir leurs contributions et de garder vivante la mémoire spirituelle de votre peuple.»
Une communauté catholique petite mais vivante
Dans un pays à moajorité bouddhiste, mais qui écoute les minorités, François a tenu à «personnellement assurer de tous les efforts de la communauté catholique, petite mais vivante, pour garder et promouvoir ces caractéristiques si spéciales des Thaï, mentionnées dans votre hymne national : pacifiques et chaleureux, mais pas lâches». «Ce pays a pour nom ‘‘liberté’’, a poursuivi le Saint-Père, et nous savons que celle-ci n’est possible que si nous sommes capables de nous sentir coresponsables les uns des autres et de surmonter toute forme d’inégalité». Le Pape a donc invité les autorités politiques thaï à Å“uvrer à ce que les personnes et communautés puissent accéder à un travail, bénéficier d'une éducation et d'une assistance sanitaire.
La Thaïlande, pays de migrations
Dans son discours, le souverain pontife s'est aussi arrêté sur le phénomène de migrations qui concerne la Thaïlande comme tant d'autres pays. Le pays a en effet accueilli de nombreux migranst et réfugiés et, a noté le Pape, «a affronté cette crise due à la fuite tragique de réfugiés de pays voisins». A ce titre, François a formulé une nouvelle fois le souhait «que la communauté internationale agisse avec responsabilité et prévoyance, qu’elle puisse résoudre les problèmes qui conduisent à cet exode tragique et promeuve une migration sûre, ordonnée et régulée». Le Pape a également cité les femmes et les enfants souvent victimes d'exploitation, de violence et d'abus et exprimé sa reconnaissance au gouvernement thaïlandais «pour ses efforts en vue d’éliminer ce fléau».
En cette année où est célébré le trentième anniversaire de la Convention de l'ONU sur les droits de l'enfant, le Pape a souhaiter insister sur l'importance cruciale de prendre soin de ce splus petits. «L’avenir de nos peuples dépend, dans une grande mesure, de la manière dont nous garantissons à nos enfants un avenir dans la dignité.» a t-il dit.
Besoin d’‘‘artisans de l’hospitalité’’
Le Saint-Père a conclu son discours en rappelant, comme il l'avait commencé, l'importance de l'hospitalité. «Aujourd’hui plus que jamais nos sociétés ont besoin d’‘‘artisans de l’hospitalité’’, d’hommes et de femmes engagés dans le développement intégral de tous les peuples au sein d’une famille humaine déterminée à vivre dans la justice, la solidarité et l’harmonie fraternelle» a t-il souligné, précisant aux autorités thaïlandaises que chacun à son niveau, consacre sa vie «à Å“uvrer afin que la promotion du bien commun puisse parvenir partout dans cette nation» ; «pour une personne, c’est l’une des tâches les plus nobles» a t-il conclu.
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