ҽ

Des traders à la bourse de New York. Des traders à la bourse de New York.  

Les encouragements du Pape François à un capitalisme inclusif

Le Pape François a reçu ce lundi matin une délégation du Conseil pour un capitalisme inclusif, une organisation américaine qui plaide pour une vision vertueuse de l’éDzԴdz de marché, rompant avec la financiarisation des échanges et développant une vision économique à long-terme. Le Pape a mis en avant la dimension morale de la vie économique qui doit conduire vers un éDZ𳾱Գ humain intégral.

Olivier Bonnel-Cité du Vatican 

Il y a trois ans, le Pape avait reçu les membres d’un congrès, le Fortune-Time Global Forum devant lesquels il avait déjà souligné la nécessité de mettre en place des modèles économiques plus inclusifs et plus équitables qui permettraient à chacun d'avoir sa part des ressources de ce monde et d'être capable de réaliser leur potentiel.

C’est dans la dynamique de ce forum que les membres du Conseil pour un capitalisme inclusif se placent, un évènement, a souligné le Pape«qui a permis un échange d'idées et d'informations visant à créer une économie plus humaine et à contribuer à l'élimination de la pauvreté dans le monde.»

Le capitalisme inclusif a pour ambition «de surmonter une économie d'exclusion et de réduire l'écart qui sépare la plupart des gens de la prospérité dont peu jouissent» a précisé François (cf. Exhortation apostolique Evangelii gaudium, 53-55).

L’urgence d’un système juste et fiable

Selon le Pape, «l'augmentation des niveaux de pauvreté à l'échelle mondiale montre que l'inégalité l'emporte sur l'intégration harmonieuse des peuples et des nations. Par conséquent, a-t-il plaidé, il est urgent de mettre en place un système économique juste et fiable capable de répondre aux défis les plus radicaux auxquels l'humanité et la planète sont confrontées.» 

Dans son discours, François a également remis en perspective les travaux du Conseil pour un capitalisme inclusif. «L'histoire récente, en particulier la crise financière de 2008, nous montre qu'un système économique sain ne peut être fondé sur des profits à court terme au détriment d'un développement et d'investissements productifs, durables et socialement responsables à long terme» a-t-il souligné.

Le Pape a cité son prédécesseur Saint Paul VI selon lequel «le vrai développement ne peut se limiter à la seule croissance économique, mais doit favoriser la promotion de chaque personne et de l'homme tout entier» (cf. Populorum progressio, 14). Ce développement dépasse largement les simples questions de l'équilibre budgétaire ou de l'amélioration des infrastructures, mais exige bien «un renouvellement, une purification et un renforcement de modèles économiques valables basés sur notre conversion personnelle et notre générosité envers ceux qui en ont besoin».

Une conversion personnelle

Pour François, un système économique sans préoccupations éthiques «ne conduit pas à un ordre social plus juste, mais plutôt à une culture de consommation et de gaspillage "jetable"».

Au contraire, a poursuivi le Saint-Père, «lorsque nous reconnaissons la dimension morale de la vie économique, qui est l'un des nombreux aspects de la doctrine sociale catholique qui doit être pleinement respecté, nous pouvons agir avec charité fraternelle, désirant, cherchant et protégeant le bien des autres et leur développement intégral.»

Le travail du Conseil pour un capitalisme inclusif rappelle que ceux qui s'engagent dans la vie économique et commerciale sont appelés à servir le bien commun en cherchant à accroître les biens de ce monde et à les rendre plus accessibles à tous, a encore souligné François, qui a précisé qu’il ne s'agissait pas simplement d'«avoir plus", mais d'«être plus» Ce qu'il faut, a-t-il conclu, est un «profond renouvellement des cœurs et des esprits pour que la personne humaine puisse toujours être placée au centre de la vie sociale, culturelle et économique.»

Le Pape a ainsi remercié ses hôtes pour leur engagement à promouvoir une économie plus juste et plus humaine, en accord avec les principes fondamentaux de la doctrine sociale de l'Église et leur travail au service d’un capitalisme inclusif «qui n'abandonne personne, qui ne rejette aucun de nos frères et sœurs.»

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

11 novembre 2019, 12:32