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Le Pape François et le patriarche bouddhiste Somdet Phra Maha Munivong.  Le Pape François et le patriarche bouddhiste Somdet Phra Maha Munivong.  

Le Pape salue le dialogue effectué avec les bouddhistes de Thaïlande

Le dialogue interreligieux était au coeur de la deuxième rencontre du Pape à Bangkok ce jeudi. Le Souverain Pontife a rencontré le patriarche suprême des bouddhistes thaïlandais dans le temple dont il est le supérieur. Le Pape a placé cette rencontre dans la continuité de ses prédécesseurs.

Après sa visite aux autorités, la journée du Pape François à Bangkok s'est poursuivie au temple Rajabophit, lieu de résidence du patriarche Somdet Phra Ariyavongsagatanana IX , le chef spirituel des bouddhistes thaïlandais. Le Souverain Pontife, après avoir écouté les mots d'accueil du moine a tenu à faire part de sa joie de se rendre dans ce temple royal, «symbole des valeurs et des enseignements qui caractérisent ce peuple bien-aimé».

C’est en effet aux sources du bouddhisme que la majorité des Thaïlandais puise et imprègne sa manière de vénérer la vie et les ancêtres, a souligné François, «de cultiver un style de vie sobre, basé sur la contemplation, le détachement, le travail dur et la discipline». Des caractéristiques qui nourissent ce trait distinctif, a t-il rappelé: «vous êtes considérés comme le peuple du sourire» 

Un long dialogue entre catholiques et bouddhistes

François a placé cette rencontre interreligieuse dans le fil des liens noués par ses prédécesseurs. «Presque cinquante ans se sont écoulés depuis que le 17ème Patriarche Suprême, Somdej Phra Wanaret (Pun Punnasiri), avec un groupe de moines bouddhistes important, a rendu visite au Pape Paul VI au Vatican» a en effet relevé le Saint-Père, évoquant «un jalon très important dans le processus du dialogue», un dialogue que Jean-Paul II a poursuivi dans ce même temple lors de sa visite apostolique en 1984. Ces rencontres au fil des années sont «de petits pas qui aident à témoigner, non seulement dans nos communautés mais aussi dans notre monde si enclin à générer et à propager des divisions et des exclusions, que la culture de la rencontre est possible»  a expliqué le Pape.

Une parole d’espérance commune

Ce dialogue doit être entretenu, a relevé le Souverain Pontife: «Quand nous avons l’occasion de nous reconnaître et de nous apprécier, nous offrons au monde une parole d’espérance capable de nourrir et de soutenir ceux qui sont toujours les plus affectés par les divisions». François a tenu par ailleurs à remercier ce peuple thaïlandais, majoritairement bouddhiste, qui a su faire une place à la petite minorité catholique dans le pays.  Ces catholiques, a-t-il expliqué, «ont joui de la liberté dans leur pratique religieuse et ont vécu de nombreuses années en harmonie avec leurs frères et sœurs bouddhistes.»

À la lumière de ces bonnes relations, faites de confiance mutuelle et de fraternité, le Pape François a ainsi tenu à renouveller son engagement personnel ainsi que celui de toute l'Église «pour le renforcement d’un dialogue ouvert et respectueux au service de la paix et du bien-être de ce peuple.» 

D'autres fruits à venir

«Grâce aux échanges académiques qui permettent une compréhension mutuelle croissante et à l’exercice de la contemplation, de la miséricorde et du discernement – si communs à nos traditions –, a poursuivi François, nous pourrons grandir dans la pratique du “bon voisinage”Travaillant côte à côte, les fidèles des deux religions peuvent élaborer de nouvelles initiatives de charité, capables de générer et de multiplier des projets concrets sur le chemin de la fraternité, spécialement envers les plus pauvres, et pour notre maison commune si maltraitée». Cette culture de la compassion, de la fraternité et de la rencontre, ici comme ailleurs dans le monde est en route, «Je suis sûr que ce processus se poursuivra en portant des fruits en abondance» a conclu le Saint-Père

 

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21 novembre 2019, 04:04