Le Pape a reçu une délégation du Conseil des Églises du Moyen-Orient
Les chrétiens du Moyen-Orient «ne sont pas des minorités et n'ont besoin d'aucune protection. […] [ils] construisent des ponts avec leurs compagnons de voyage de toutes les religions, dans cette région et dans le monde entier». C’est ce qu'a souligné le professeur Souraya Bechealany, Secrétaire générale du Conseil des Églises du Moyen-Orient (), lors de sa rencontre avec le Pape François, ce 2 septembre au Vatican. Elle était accompagnée du père Gaby el Hachem (directeur du département de théologie et des relations œcuméniques du CEMO), de Ziad el Sayegh (consultant en communication et stratégies) et du prêtre maronite Rouphael Zgheib, directeur national des Œuvres pontificales missionnaires du Liban.
Au cours de cette audience, - qui a duré 40 minutes comme le rapporte l'Agence Fides – la Secrétaire générale du CEMO a remercié le Pape François pour ses initiatives visant à encourager les processus œcuméniques et à témoigner ensemble de l'œuvre du Christ au service de la dignité humaine. Le Saint-Père s'est dit impressionné par l'intervention de Souraya Bechealany lors de la rencontre œcuménique de Bari, en juillet 2018, et a salué son engagement en tant que femme à la tête du CEMO: «l'Église est femme, n'est-elle pas l'épouse du Christ ?», s'est-il exclamé.
Un projet intégralement dévoilé en septembre 2020
La rencontre a également permis à la délégation du CEMO de présenter au Saint-Père le projet “KAIROS Moyen-Orient: vers un pacte mondial des Églises”, qui, de l'avis de ses inspirateurs, converge avec la «vision prophétique» et la passion apostolique du Pape «dans cette phase critique de l'histoire du Moyen-Orient et du monde».
Souraya Bechealany a demandé au Pape François de bénir le projet, né au mois de mai dernier, et qui sera présenté dans sa forme complète lors de la prochaine Assemblée Générale du CEMO, prévue en septembre 2020. Comme l’explique le CEMO sur son internet, ce futur pacte «vient en réponse à l'agitation politique, sécuritaire, démographique et sociale persistante et à ses répercussions sur la réduction dramatique du nombre de chrétiens au Proche-Orient. L'idée est d'avoir un plan d'information proactif - au lieu de simplement réagir - pour éviter que de mauvaises situations ne se développent. Un certain nombre d'experts mèneront des études dans les pays arabes selon un plan en quatre phases». Le document devrait «ouvrir la porte à toutes les Églises pour qu'elles cherchent ensemble des solutions aux problèmes des chrétiens», même si «le plus grand défi est de persuader les Églises de se conformer à un document unifié».
Don d’une icône de saint Ignace d’Antioche
Le Pape a ensuite béni le Conseil des Églises du Moyen-Orient et ses initiatives. Il a invité ses membres à centrer leurs choix et leur action sur l'expérience de la synodalité, à reconnaître comme une expression des dynamiques animées par l'Esprit Saint dans le corps ecclésial. La délégation du CEMO a offert au Pape une icône de saint Ignace d'Antioche, signe de l'union des Églises chrétiennes.
Le Conseil des Églises du Moyen-Orient, fondé en 1974 à Nicosie et actuellement basé à Beyrouth, vise à faciliter la convergence des communautés chrétiennes du Moyen-Orient sur des thèmes d'intérêt commun. Il rassemble des Églises catholiques, orthodoxes, gréco-orthodoxes et évangéliques. Souraya Bechealany, chrétienne maronite, enseigne la théologie à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth. Elle a été élue secrétaire générale du CEMO en janvier 2018 et, avec ses collaborateurs, elle s'est engagée dans un processus de restructuration des services de cet organisme ecclésial.
(Avec Fides)
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