Le Pape invite l’Église gréco-catholique ukrainienne à persévérer dans l'espérance
Cyprien Viet – Cité du Vatican
L’Ukraine est «blessée» par un conflit dans lequel «les plus faibles et les plus petits paient le prix le plus élevé, un conflit aggravé par les falsifications de la propagande et les manipulations de divers types, et aussi par la tentative d’impliquer l’aspect religieux», a expliqué le Pape.
François a rappelé son attachement personnel et intime au peuple ukrainien et à l’Église gréco-catholique, dont il connaît le rite. En effet, en 1949, Jorge Mario Bergoglio alors âgé de 12 ans, servait trois par semaine la Divine liturgie célébrée par un prêtre ukrainien, Stefan Zmil, devenu évêque par la suite.
«Je vous remercie pour votre fidélité au Seigneur et au Successeur de Pierre», a expliqué le Pape, qui demande au «Dieu de toute consolation» de «réconforter les âmes de ceux qui ont perdu leurs proches à cause de la guerre, de ceux qui en portent les blessures dans le corps et dans l’esprit, de ceux qui ont dû quitter leur maison et leur travail et affronter le risque de chercher un futur plus humain ailleurs».
Le Pape a rappelé qu’il commence et termine ses journées «en ukrainien» en priant devant une icône de la Vierge Marie que lui avait offert l’actuel archevêque majeur. Sviastoslav Schevchuk, lorsqu’il avait quitté l’Argentine où il était en charge de diaspora ukrainienne.
Un témoignage de sainteté et d'espérance
L’évêque de Rome a expliqué que cette Église avait pour principale mission d’offrir un témoignage d’espérance chrétienne, «non pas une espérance du monde, qui règne sur les choses qui passent, vont et viennent, et souvent divisent, mais l’espérance qui ne déçoit jamais, qui ne cède pas le pas au découragement, qui sait surmonter toute épreuve dans la force douce de l’Esprit», a souligné le Pape en citant la Lettre de saint Paul aux Romains.
François invite les gréco-catholiques à suivre l’exemple des nombreux saints du quotidien qui «répondent au mal par le bien» et celui des «frères et sÅ“urs qui ont subi persécution et martyre et qui, reliés seulement au Seigneur Jésus, ont rejeté la logique du monde». François a rappelé aussi la centralité de la liturgie qui «apaise les blessures, qui donne du courage mais pas d’agressivité». Il a souligné l’importance de la prière et de la vie spirituelle, à l’invitation de Jésus, qui dans la nuit de Gethsémani avait invité les siens à «veiller et prier» et non pas à se défendre ni encore moins à attaquer. Seul le don de soi «sauve de la spirale mondaine de la violence», a-t-il souligné.
Pour des relations fraternelles entre les Églises
Les pasteurs doivent aussi faire preuve de «proximité» avec leur peuple, ils n’ont pas seulement pour rôle de «dire Dieu» mais plutôt de «donner Dieu». François a dit souhaiter que d’autres projets fassent suite à la quête menée en 2016 dans toutes les églises européennes au projet de la population ukrainienne. Ce sera l’un des objets de cette réunion de deux jours, qui prend aussi la forme d’un mini-Synode. L’évêque de Rome a insisté une nouvelle fois sur l’importance de la «synodalité», en rappelant que l’Église doit se définir comme une «communauté qui chemine ensemble», à travers l’écoute et la co-responsabilité, et en impliquant pleinement les laïcs.
Cet esprit synodal implique aussi de développer des relations fraternelles avec les autres Églises, et avec toutes les composantes de l’Église catholique, qui est «universelle» et peut donc être mise en danger «par l’attachement à des particularismes ecclésiaux, nationalistes ou politiques».
L’évêque de Rome a conclu son intervention en espérant que cette réunion de deux jours aidera l’Église gréco-catholique à vivre son chemin de discernement apaisé, dans le contexte d’un «conflit militaire encore en cours et caractérisé par une série de processus politiques et ecclésiaux bien plus amples que ceux qui concernent notre Église catholique».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici