Pape François: la joie de la foi qui se passe de paroles
Sergio Centofanti - Cité du Vatican
Une grand-mère tout sourire porte son petit-fils pour le montrer joyeusement au Pape qui traverse la foule: telle est l’image qui, sans paroles, résume le message du Pape François transmis durant la rencontre avec les jeunes et les familles ce 1er juin à Iaşi, en Roumanie. Le Pape l’a souligné au terme de son discours, par quelques phrases improvisées:
«Je termine, il me manque un paragraphe, mais je ne veux pas oublier de parler d’une expérience que j’ai eue lorsque j’entrais sur cette place. Il y avait une femme âgée, assez âgée, une grand-mère. Dans ses bras, il y avait son petit-fils, plus ou moins deux mois, pas plus. Quand je suis passée elle me l’a montré. Elle souriait, elle souriait, avec un sourire de complicité, comme pour me dire: “Regarde, maintenant moi je peux rêver !” Sur le moment cela m’a ému et je n’ai pas eu le courage d’aller et de l’amener ici devant. C’est pour cela que je le raconte. Les grands-parents rêvent quand leurs petits-enfants vont de l’avant, et les petits-enfants ont du courage quand ils trouvent leurs racines chez leurs grands-parents».
Ne pas oublier la foi simple de nos grands-mères
Peu de temps auparavant, le Saint-Père avait dit que «la foi ne se transmet pas seulement par les mots, mais avec des gestes, des regards, des caresses comme celles de nos mères et de nos grands-mères; avec la saveur des choses que nous avons apprises à la maison, de manière simple et authentique». Puis cette exhortation aux jeunes:
«Lorsque tu grandis, n’oublie pas ta mère et ta grand-mère et cette foi simple mais robuste qui les caractérisaient et qui leur donnait force et constance pour aller de l’avant et ne pas baisser les bras. C’est une invitation à remercier et à réhabiliter la générosité, le courage, le désintérêt d’une foi “faite maison”, qui passe inaperçue mais qui construit peu à peu le Royaume de Dieu».
Derrière ces paroles se trouve aussi l’expérience personnelle du Pape François avec sa grand-mère Rosa, une femme de foi, simple et forte, originaire d’une modeste famille paysanne du Piémont (Italie) ayant émigré en Argentine. En 2013, lors de la , le Saint-Père en témoignait:
«J’ai eu la grâce de grandir dans une famille dans laquelle la foi se vivait de façon simple et concrète; mais c’est surtout ma grand-mère, la mère de mon père, qui a marqué mon chemin de foi. C’était une femme qui nous expliquait, qui nous parlait de Jésus, elle nous enseignait le catéchisme. Je me souviens toujours que le Vendredi Saint, elle nous emmenait, le soir, à la procession aux flambeaux, et à la fin de cette procession arrivait le (la statue du) ‘Christ gisant’ et notre grand-mère nous faisait mettre à genoux — nous, les enfants — et disait: “Regardez, il est mort, mais demain il ressuscitera”. J’ai reçu la première annonce chrétienne précisément de cette femme, de ma grand-mère ! C’est très beau, cela ! La première annonce à la maison, avec la famille ! Et cela me fait penser à l’amour de tant de mères et de grands-mères dans la transmission de la foi. Ce sont elles qui transmettent la foi. Cela avait lieu également dans les premiers temps, parce que saint Paul disait à Timothée: “J’évoque le souvenir de la foi de ta mère et de ta grand-mère” (cf. 2 Tm 1, 5). Toutes les mères qui sont ici, toutes les grands-mères, pensez à cela ! Transmettez la foi. Parce que Dieu nous place aux côtés des personnes qui aident notre chemin de foi. Nous ne trouvons pas la foi dans l’abstrait; non ! C’est toujours une personne qui prêche, qui nous dit qui est Jésus, qui nous transmet la foi, qui nous donne la première annonce. Ainsi, cela a été la première expérience de foi que j’ai eue».
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