Le Pape à Camerino: «L’Esprit-Saint est le rebâtisseur de l’espérance»
Olivier Bonnel-Cité du Vatican
«Qu'est-ce que l'homme pour que tu penses à lui ?» Ces paroles, je les ai eues à l’esprit en pensant à vous, a dit le Saint-Père aux fidèles de Camerino, gravement éprouvés par le séisme de l’été 2016. «Face à ce que vous avez vu et souffert, face aux maisons effondrées et aux bâtiments réduits en ruines, la question se pose: qu'est-ce que l'homme ?». François a ainsi expliqué combien Dieu se rappelait de nous, «comme nous sommes, avec nos fragilités», jamais il ne nous oublie.
«Le Seigneur nous donne une certitude: Il se souvient de nous» a poursuivi le Pape et malgré les épreuves terrestres, nous gardons toujours pour lui une infinie valeur. «Nous sommes petits sous le ciel et impuissants quand la terre tremble, mais pour Dieu nous sommes plus précieux que tout». François a mis en avant un premier mot important: souvenir. «Demandons la grâce de nous rappeler chaque jour que nous ne sommes pas oubliés de Dieu».
L'Esprit-Saint consolateur
Les mauvais souvenirs sont nombreux et difficiles, a poursuivi le Souverain Pontife, et souvent nous restons assaillis par ces mauvaises images du passé. «Pour libérer le cÅ“ur du passé qui revient, des souvenirs négatifs qui nous retiennent prisonniers, des regrets qui paralysent, nous avons besoin de quelqu'un pour nous aider à porter les fardeaux que nous avons en nous». Jésus n'enlève pas le poids qui pèse sur nos épaules, comme nous le voudrions, mais il nous donne l'Esprit-Saint dont nous avons besoin, qui est consolateur.
L'Esprit-Saint transforme en nous les blessures du passé «en souvenirs du salut» a précisé François. Comme il fait des plaies de Jésus un chemin de miséricorde, l'Esprit vient habiter nos blessures si nous l'invitons, «il est un baume d'espérance sur nos souvenirs douloureux, parce qu'il est le rebâtisseur de l'espérance».
Une espérance qui ne se périme jamais
Le Pape a poursuivi son homélie en rappelant que cette espérance n'est pas passagère, comme nos espérances terrestres, celle de l'Esprit-Saint est au contraire «à longue conservation». «L'espérance de l'Esprit n'est pas l'optimisme, a précisé François, elle est plus profonde, ravive dans les profondeurs du cÅ“ur la certitude d'être précieux parce qu'aimés, elle insuffle la confiance de ne pas être seul».
Le Saint-Père s'est enfin arrêté sur le terme "proximité", troisième mot-clé de son homélie. En ce dimanche de la Sainte-Trinité, a-t-il rappelé, vient nous rappeler que «la Trinité n'est pas un casse-tête théologique, mais le splendide mystère de la proximité de Dieu». En se faisant homme, Dieu nous a donné son Fils pour nous être proches, pour nous aider à porter le poids de la vie. «Il faut plus de force pour réparer que pour construire, pour recommencer que pour commencer, pour se réconcilier que pour s'entendre. C'est la force que Dieu nous donne».
«Être auprès de vous»
«Je suis venu aujourd'hui pour être près de vous; je suis ici pour prier avec vous, a conclu François, Dieu qui se souvient de nous, afin que personne n'oublie qui est en difficulté. Je prie le Dieu de l'espérance, afin que ce qui est instable sur terre n'ébranle pas la certitude que nous avons en nous». Chacun en effet est capable de faire un peu de bien, sans attendre que ce soit les autres qui commencent, chacun peut consoler quelqu'un sans attendre que ses problèmes soient résolus. «Qu'est-ce que l'homme ?», a repris le Pape: le grand rêve de Dieu.
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