Au Panama, le Pape exhorte les jeunes à garder vivant le rêve de l'amour de Dieu
Manuella Affejee- Panama City
Panama City est officiellement devenue la capitale de la jeunesse. Ils étaient des dizaines de milliers sur la Cinta Costiera, cette belle promenade qui s’est retrouvée envahie par une myriade de drapeaux ondulant dans le vent venant de l’océan Pacifique.
Après un temps de chants, de danses, de lecture de l’Evangile, le Pape s’est adressé aux jeunes; et comme de coutume, la magie a opéré. La communion entre le Souverain Pontife et son auditoire a été totale. «Pierre est avec vous», a lancé le Pape sous les applaudissements, renouvelant son appel à «ne pas avoir peur», «à aller de l’avant non pas pour créer une église parallèle un peu plus ‘divertissante’ ou ‘cool’ avec tel ou tel élément décoratif (…)» :penser ainsi ne serait pas respecter ce que l’Esprit nous dit à travers vous», a poursuivi le Pape, en rappelant la dynamique impulsée par le récent synode, celle d’un chemin à accomplir ensemble dans l’écoute et la complémentarité.
Le Pape s’est dit conscient des sacrifices et des efforts accomplis pour pouvoir participer à cet événement, préparé en amont par des rencontres de réflexion et de prière. «Vous n’avez pas eu peur de risquer et de marcher», leur a-t-il dit.
Les différences n’empêchent pas la culture de la rencontre
Les différences de langues, de cultures, de régions et d’histoires n’empêchent pas de se retrouver dans la joie, de confesser ensemble sa foi, unis par une personne: le Christ. En se rencontrant ici au Panama, les jeunes deviennent «de véritables maitres et artisans de la culture de la rencontre». «Par vos gestes et vos attitudes, par vos regards, vos désirs et surtout par votre sensibilité vous refusez et désavouez tous ces discours qui se focalisent et s’efforcent de semer la division», l’exclusion et le rejet de ceux «qui ne sont pas comme nous». Et François de citer son prédécesseur, Benoît XVI : «l'amour véritable n'efface pas les différences légitimes, mais les harmonise en une unité supérieure », avant de le faire applaudir par toute la foule.
«Le christianisme, c’est le Christ»
Mais qu’est-ce que la culture de la rencontre ? S’agit-il de de penser la même chose ? de s’imiter ? Non, elle consiste plutôt à «garder vivant un rêve commun» , celui pour lequel Jésus a donné sa vie sur la croix, «un rêve qui circule dans nos veines, qui fait frissonner le cÅ“ur et le fait danser chaque fois que nous l’écoutons : ‘Aimez-vous les uns les autres’». «Le christianisme, c’est le Christ», disait saint Oscar Romero, l’un des saints patrons de ces JMJ ; une phrase que le Pape a fait répéter à plusieurs reprises aux jeunes.
S’ouvrir à l’amour de Dieu
C’est l’amour du Christ qui est le ciment de l’unité et de la rencontre, un amour qui ne marginalise pas , ni n’écrase, un amour qui guérit, relève, réconcilie, c’est «l’amour silencieux de la main tendue dans le service et le don de soi qui ne se vante pas», a clamé le Pape avec passion. «Cet amour en vaut-il la peine ?», a-t-il ensuite demandé aux jeunes, s’attirant un oui unanime et enthousiaste. «Ce fut la même demande que reçut Marie» lors de l’Annonciation. La jeune fille de Nazareth «n’était pas une ingénue, elle savait très bien ce qu’était l’amour». Et par son «oui» elle a donné chair et vie au rêve de Dieu. «Veux-tu que ce rêve prenne vie ? Veux-tu lui donner chair avec tes mains, avec tes pieds, avec ton regard, avec ton cÅ“ur ? Veux-tu que l’amour du Père t’ouvre de nouveaux horizons et te conduise sur des chemins jamais pensés ni imaginés, rêvés ni espérés, qui réjouissent et fassent chanter et danser le cÅ“ur ?», a demandé le Pape, demandant aux jeunes de fermer les yeux, de faire silence et répondre dans leur cÅ“ur à ces questions.
Ce qui sortira de ces JMJ
Quelle sera la chose la plus attendue de ces journées ? Ni un «document final», ni une «lettre convenue», mais bien «vos visages et une prière», a-t-il encore ajouté. Chacun retournera chez lui, plein d’une «force nouvelle», «rempli de l’Esprit- Saint pour garder vivant ce rêve qui nous unit». «Là où nous nous rencontrons, faisant ce que nous sommes en train de faire, nous pouvons toujours lever les yeux et dire : Seigneur, apprends-moi à aimer comme toi tu nous a aimés». Cette prière a été répétée plusieurs fois par les jeunes, à la demande du Saint-Père.
Et de conclure en remerciant chaleureusement tous ceux qui ont préparé ces JMJ, l’archevêque Ulloa et son équipe, et qui aident à ce que «le Panama soit aujourd’hui non seulement un canal qui unit les mers, mais aussi un canal où le rêve de Dieu continue de trouver des voies pour grandir, se multiplier et se répandre dans tous les recoins de la terre».
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