Le Pape invite les scalabriniens à témoigner de Jésus auprès des migrants
Cyprien Viet – Cité du Vatican
Dans le discours remis aux participants, mais finalement non lu (le Pape ayant préféré s'exprimer librement, sans texte),François invite les scalabriniens à mener une évangélisation marquée par la simplicité, notamment vis-à-vis des migrants. Alors que leur mission se déroule souvent «dans des contextes difficiles, parfois caractérisés par des attitudes de suspicion et de préjugé, et même de rejet envers la personne étrangère», les scalabriniens sont invités à «un enthousiasme apostolique courageux et persévérant, pour apporter l’amour du Christ à ceux qui, éloignés de leur patrie et de leur famille, risquent de se sentir éloignés aussi de Dieu».
À l’image du comportement du Christ avec ses disciples sur le chemin d’Emmaüs, les missionnaires doivent «écouter les personnes», «les espérances déçues, les attentes des cÅ“urs, les épreuves de la foi». Il faut donc aborder les migrants «avec compassion», écouter les histoires, tristes ou belles, même quand «se les remémorer fait souffrir». Le migrant ne doit jamais devenir «une personne déracinée, sans visage, sans identité».
Et les scalabriniens doivent faire connaître Jésus, en partageant l’histoire d’un salut qui s’est manifesté historiquement dans un contexte particulier, mais dont la valeur reste universelle. «À travers les Écritures, Dieu veut donner à ces hommes et à ces femmes sa Parole de salut, d’espérance, de libération, de paix». Cette mission de faire un chemin avec les migrants est «fatigante et parfois douloureuse, mais capable aussi de faire pleurer de joie». Avec l’enracinement dans la prière et dans la vie communautaire, en évitant l’écueil d’un simple «activisme social», les scalabriniens pourront continuer à vivre une mission féconde, qui porte des fruits pour le bien de toute l’Église et de toute la société.
Se faire migrant, jusque dans la prière et la vie communautaire
Dans sa prise de parole improvisée, le Pape François a rappelé trois axes essentiels de la spiritualité et de l’apostolat de la famille scalabrinienne. Le premier vient de la parole du Christ «j’étais un étranger» : «il est plus facile d’accueillir un étranger que d’être accueilli, et vous, vous devez faire les deux choses à la fois ». Dans des pays confrontés à de nombreuses arrivées de migrants, on se demande souvent de quel manière les accueillir : «c’est le travail que vous faites et que vous aidez à faire : à former les consciences pour bien le faire, et de cela je vous remercie», a déclaré le Pape, après avoir rappelé le «drame» »å’a³ÜÂá´Ç³Ü°ù»å’h³Ü¾±&²Ô²ú²õ±è;: «un hiver démographique et une fermeture des portes». «Les migrants construisent un pays, comme ils ont construit l’Europe : Parce que l’Europe n’est pas née comme ça, l’Europe a été faite par de nombreuses vagues migratoires au cours des siècles», a également déclaré François.
Le Saint-Père a aussi rappelé l’importance pour les religieux scalabriniens de se faire eux aussi migrants, ce qui arrive souvent au cours de la formation, réalisée dans différents pays. «De sa propre expérience du fait d’avoir été migrant, pour les études ou pour les destinations, s’accroit la connaissance de la manière d’accueillir un étranger », a-t-il ainsi déclaré.
Deuxième axe évoqué par le Pape : la prière. «Un danger pour nous tous, hommes et femmes d’Église, mais pour vous encore plus, par votre vocation, serait de ne pas avoir besoin de prière ». Il faut savoir, tel un migrant, frapper à la porte et demander. «Être migrants dans l’expérience de la migration (…) et être migrants dans la prière, frapper à la porte pour être reçu par le Seigneur : ceci est une aide très importante », a affirmé François.
Enfin, le dernier accent a été mis sur la dimension communautaire. «Toujours en communauté, parce que votre vocation est justement pour les migrants qui se regroupent», a expliqué le Saint-Père, adressant aussi cet appel à son auditoire : «Sentez-vous migrants. Oui, sentez-vous migrants devant les nécessiteux, migrants devant le Seigneur, migrants entre vous».
Une autre caractéristique du migrant a été cité par le Pape en conclusion de son discours improvisé : le risque : «Vous êtes un exemple, Vous êtes aussi courageux parce que vous allez souvent au-delà des limites, vous prenez des risques», les a-t-il encouragés.
Après cette intervention, quelques religieux ont posé des questions au Pape, auxquelles ce dernier a répondu par des conseils et des emcouragements.
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