Saint-Pierre et Saint-Paul: «Confesser la foi avec nos lèvres et notre cœur»
Dans son homélie prononcée en la fête de saint Pierre et saint Paul, le Pape François a développé une réflexion sur les ressorts de la foi des disciples du Christ, à l’image de celle de Pierre, «tenté» à de multiples reprises.
S’inscrire dans la tradition des apôtres
En présence d'une délégation du patriarcat oecuménique de Constantinople et d’une foule de fidèles, François a loué les vertus de «la tradition apostolique» dans la droite lignée des deux apôtres célébrés en ce jour, véritables «colonnes de l’Eglise».
«La tradition apostolique n’est pas une transmission de choses ou de paroles, une collection de choses mortes. La tradition est le fleuve vivant qui nous relie aux origines», a-t-il appuyé, citant une catéchèse de Benoit XVI. Cette «tradition pérenne et toujours nouvelle» nous permet ainsi de «confesser avec nos lèvres et notre cÅ“ur».
«Confesser avec ses lèvres et son cÅ“ur»
Comme Pierre, nous aussi nous pouvons «confesser avec nos lèvres et notre cÅ“ur», car «nous avons été ressuscités, soignés, renouvelés, remplis d’espérance par l’onction du Saint», a défendu l’évêque de Rome devant les trente nouveaux archevêques nommés pendant l’année, et auxquels il a offert le pallium – parmi eux, l'on comptait notamment l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, ainsi que l’archevêque de Port-au-Prince (Haiti), Mgr Max Leroy Mésidor.
Prendre garde aux tentations
Contempler cette existence de saint Pierre, et sa confession, signifie aussi pour le Pape, d’apprendre «à connaître les tentations qui accompagneront la vie du disciple». Nous serons toujours tentés par les «murmures» du Malin, a-t-il regretté, dénonçant les séductions «en cachette» du diable, à l’aide de la formulation ignacienne: «La conduite du démon est celle d'un séducteur: il demande le secret et ne redoute rien tant que d'être découvert» (Saint Ignace de Loyola, Exercices spirituels n. 326).
La croix et la gloire
Dans pareil contexte, participer à l’onction du Christ, «c’est participer à sa gloire, qui est sa Croix», a avancé le Souverain pontife, ajoutant que gloire et croix allaient de facto ensemble. Sans la croix, «nous nous tromperons», et nous laisserons éblouir par l’adversaire.
Se délivrer des triomphalismes vides
Cette confession de la foi avec nos lèvres et notre cÅ“ur permet dont d’identifier cette esprit malin, de le discerner. Selon François, Jésus ne souhaite là qu’une chose: délivrer son Eglise des «triomphalismes vides», «vides d’amour, vides de service, vides de compassion, vides de peuple».
Confesser avec ses lèvres et son cÅ“ur, est un peu «notre cantus firmus», du nom de ce genre musical de la Renaissance, soit, estime le Saint-Père, «notre mélodie préexistante, que nous sommes invités à entonner tous les jours».
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