Le Pape appelle les Centrafricains à «construire ensemble la paix»
Joris Bolomey - Cité du Vatican
«Je vous invite à prier pour la population de République Centrafricaine, pays que j’ai eu la chance de visiter et que je porte dans mon cÅ“ur, et où ces derniers jours sont advenues de graves violences avec de nombreux morts et blessés, dont un prêtre». Ce dimanche 6 mai, devant la foule rassemblée place Saint-Pierre pour la prière du Regina Coeli, le Pape François a appelé la Centrafrique à rester sur le chemin de la paix: «Que le Seigneur par l’intercession de la Vierge Marie aide chacun à dire non à la violence et à la vengeance pour construire ensemble la paix».
En novembre 2015, la visite du Pape à Bangui avait suscité la ferveur et l’espoir des Centrafricains. Mais la situation s’est de nouveau dégradée dans la capitale du pays. Le 1er mai dernier, des violences ont fait 24 morts et plus de 170 blessés faisant craindre une résurgence d'affrontements intercommunautaires à grande échelle.
Après l'arrestation d'un de leur membre, un groupuscule d’auto-défense de la capitale a lancé une attaque à coup de grenades et d’armes automatiques contre l’église de Fatima, où étaient rassemblés des centaines de fidèles pour la messe. Plusieurs personnes sont tuées, dont le curé de la paroisse, le père Albert Toungoumalé-Baba. Les assaillants sont repoussés par les forces de sécurité.Après l’attaque de l'église, une foule nombreuse s'est mobilisée appelant à la vengeance et réclamant la démission du président Faustin Archange Touadéra. Des barricades ont été érigées à divers endroits de la capitale. Le quartier musulman du PK5 est isolé du reste de la ville. Des habitants en colère ont également bloqué des véhicules et des membres de la Minusca, avec une attitude hostile à leur égard.
En septembre dernier, dans le cadre de la 72e session de l’Assemblée générale des Nations unies, Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Relations avec les États du Saint-Siège, avait exhorté les casques bleus de l’ONU en Centrafrique, à avoir « une action plus efficace de protection des civils, sans distinction de religion ou de classe ». Il avait insisté sur le fait que la Minusca devait avoir pour « priorité » la sécurité de tous les citoyens et la restauration de la paix , appelant également la communauté internationale à soutenir le développement démocratique de la Centrafrique et à rendre effectifs les 2 milliards de dollars d’aide promis lors de la conférence de Bruxelles en novembre 2016.
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