Le Pape encourage le ministère des missionnaires de la ³¾¾±²õé°ù¾±³¦´Ç°ù»å±ð
Manuella Affejee- Cité du Vatican
C’est un ministère qui aurait dû prendre fin avec la conclusion de l’Année jubilaire; mais les nombreux témoignages de conversion parvenus au Saint-Père, - fruits directs de ce service-, l’ont incité à le prolonger pour encore un peu de temps, eu égard à sa dimension prophétique et missionnaire. «Vous êtes le signe concret que l’Eglise ne peut, ne doit ni ne veut créer aucune barrière ou difficulté qui entrave l’accès au pardon du Père», a ainsi déclaré le Pape en guise de préambule à sa longue réflexion, conçue pour «donner un plus grand soutien à la responsabilité» confiée par le Pape à ces missionnaires, afin que la miséricorde, qu’ils sont appelés à vivre et à faire vivre, puissent s’exprimer au mieux.
Le prêtre a obtenu miséricorde
Le Pape a d’abord voulu rappeler l’essence même de l’apostolat du prêtre, comme dispensateur de la miséricorde à travers la confession; et pour ce faire, s’est appuyé sur de nombreux passages symboliques des Ecritures (Isaïe, St Paul, etc.). «Nous sommes collaborateurs de Dieu, a indiqué le Pape, (…) le message que nous portons au nom du Christ est celui de faire la paix avec Dieu». Cette responsabilité «requiert une vie cohérente avec la mission que nous avons reçue», et suppose un point de départ: l’expérience fondatrice de la miséricorde, que le Saint-Père aime à se rappeler. «Dieu m’a traité avec miséricorde (…) on expérimente la miséricorde et on se transforme en ministre de la miséricorde». Le confesseur n’est donc pas quelqu’un au-dessus des autres, mais qui, à l’instar de St Paul, se sait choisi malgré son péché, et appelé à collaborer avec Dieu.
Accueillir le pécheur à bras ouverts, non le culpabiliser
Se reconnaitre pécheur implique de reconnaitre aussi l’action salvatrice et sanctifiante de la grâce. La réconciliation n’est pas le fruit de notre propre initiative, a rappelé le Saint-Père, mais celle de Dieu, «c’est Lui qui nous précède dans l’amour», Lui qui fait le premier pas, et qui est déjà à l’œuvre dans le cÅ“ur du pécheur qui s’approche du confessionnal. Le devoir du prêtre est de soutenir cette action; or il arrive parfois, a observé le Pape, que le prêtre, par son attitude, éloigne le pécheur. «Par exemple, pour défendre l’intégrité de l’idéal évangélique, on néglige les pas qu’une personne accomplit jour après jour». C’est oublier que reconnaitre le repentir du pécheur revient à l’accueillir à bras ouverts, comme le père du fils prodigue, qui ne le laisse même pas finir de s’excuser.
Le prêtre n’est pas là pour faire culpabiliser le pécheur pour le mal dont il s’est repenti. Mais il doit l’encourager, lui faire comprendre que le pardon est une vraie libération, qui lui rend la joie et la dignité, que «la miséricorde ouvre à l’espérance, elle crée l’espérance et se nourrit d’espérance», et que le sacrement de la réconciliation est un moment où l’on expérimente la consolation intérieure.
La certitude de l'amour de Dieu
On peut parfois se plaindre de l’abandon de Dieu, de son silence, mais c’est oublier que le péché consiste à abandonner Dieu, à lui tourner le dos pour se regarder soi-même, rappelle le Pape. L’expérience du silence de Dieu existe pourtant bel et bien; si elle n’est pas insérée dans un expérience d’amour, ce sentiment d’abandon devient «tragique, privé de sens», car l’espérance en est absente. En ce sens, le cri de Jésus, sur la croix, qui fait siennes les paroles du psalmiste : «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?» résonne tout particulièrement. Le Père ne lui répond pas, mais son silence, explique le Pape, «est le prix à payer afin que plus personne ne se sente abandonné de Dieu».
François a enfin repris l’image «incroyable» de Dieu gravant dans sa main le nom de son fidèle (Isaïe 49,16), comme un «sceau qui me donne la certitude qu’Il ne s’éloignera jamais de moi», a assuré le Pape. Et c’est cette certitude de l’amour que les missionnaires de la miséricorde sont appelés à soutenir auprès de ceux qui s’approchent au confessionnal, afin de leur donner «la force de croire et d’espérer.»
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