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L'archevêque de Malte Mgr Charles Scicluna a son arrivée à la nonciature apostolique à Santiago du Chili, le 23 février 2018. L'archevêque de Malte Mgr Charles Scicluna a son arrivée à la nonciature apostolique à Santiago du Chili, le 23 février 2018. 

Abus sexuels au Chili : Le Pape reconnaît de "graves erreurs" et demande pardon

Le pape François a ressenti «douleur et honte» en prenant connaissance des témoignages des victimes d’abus sexuels commis par des prêtres chiliens. C’est ce qu’il a écrit dans une lettre aux évêques du Chili, rendue publique mercredi 11 avril. Ce texte fait suite à l'enquête de Mgr Scicluna, mandaté par le Pape pour réunir des informations sur les dénonciations contre l’évêque d’Osorno, Mgr Juan Barros, accusé d’avoir couvert le père Fernando Karadima.

Joris Bolomey- Cité du Vatican

L’enquête de Mgr Scicluna sur les dénonciations contre l’évêque d’Osorno, Mgr Juan Barros, accusé d’avoir couvert les abus sexuels commis par Fernando Karadima, condamné par l’Église pour pédophilie en 2011, a donc porté ses fruits. Dans une lettre rendue publique mercredi 11 avril dans la soirée, le Pape François affirme que «tous les témoignages recueillis parlent d’eux-mêmes d’une manière dure, sans additifs ni édulcorants, des nombreuses vies crucifiées et j’avoue que cela me cause de la douleur et de la honte». Si le nom de Mgr Barros n’est pas cité dans ce mea culpa, le Saint-Père reconnaît avoir lui-même commis «de graves erreurs dans l’évaluation et la perception de la situation».  François impute son erreur d’appréciation à un «manque d’information fiable et équilibrée».

Les 32 évêques chiliens, à qui la missive datée du 8 avril est adressée, seront convoqués à Rome dans les prochaines semaines pour recevoir du Pape les conclusions de l’enquête de 2 300 pages menée par Mgr Charles Scicluna,  archevêque de Malte, et par le père Jordi Bertomeu Farnos, membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Les deux envoyés spéciaux y ont regroupé 64 témoignages, après des audiences tenues à New York et Santiago du Chili en février

Le Pape demande pardon

L’affaire Barros avait refait surface à l’occasion du voyage du Pape François au Chili, du 15 au 18 janvier. Au cours de ce déplacement, le Pape avait pris la défense de Mgr Barros.  Interpellé par des journalistes sur place, le Saint-Père  avait déclaré à propos des accusations contre l’évêque d’Osorno : «le jour où ils m’apportent la preuve sur l’évêque Barros, alors je parlerai» en précisant alors qu'il «n’y a pas une seule preuve contre lui, tout est de la calomnie».

François revient donc sur ses propos, et demande pardon à tous ceux qu’il avait pu offenser. «J’espère pouvoir le faire personnellement, dans les semaines à venir, dans les réunions que j’aurai avec les représentants des personnes interrogées», ajoute le Pape qui a notamment invité à Rome James Hamilton, Juan Carlos Cruz et José Andrés Murillo, les trois accusateurs de Mgr Juan Barros.

Joint par la rédaction hispanophone de Pope, Mgr Fernando Ramos Perez, secrétaire général de la conférence épiscopale chilienne, affirme que cette lettre du Pape a été bien reçue par l'ensemble des évêques. «Le fait d'être invités au Vatican nous offre une perspective plus large pour travailler ensemble, afin de dépasser cette situation», a-t-il notamment déclaré.

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12 avril 2018, 11:12