蜜桃交友

Par Olivier Bonnel

Le Pape François a présidé ce 2 novembre 2017, la messe de commémoration des fidèles défunts au cimetière militaire américain de Nettuno, près d鈥橝nzio, au sud de Rome. Après avoir déposé une rose blanche sur quelques-unes des près de 8 000 stèles, le Pape s鈥檈st recueilli en silence au milieu des tombes, dont celle d鈥檜n soldat inconnu, d鈥檜n italo-américain et d鈥檜n juif. «La guerre, plus jamais», a réclamé le Saint-Père, rappelant qu鈥檃ujourd鈥檋ui est un jour d鈥檈spérance mais aussi de larmes.

«Nous tous, aujourd鈥檋ui, sommes rassemblés dans l鈥檈spérance»; une espérance, comme le dit la première lecture, tirée du livre de Job, que notre rédempteur «est vivant, et qu鈥�à la fin il se dressera sur la poussière des morts» (Job 19,1. 23-27a). Cette espérance, «de rencontrer Dieu de nouveau, de se retrouver tous, comme des frères, ne «déçoit pas», poursuit le Pape, citant saint Paul (Rom 5, 5).

Mais l鈥檈spérance plonge souvent ses racines «dans les douleurs humaines», concède François. «Et ce moment de douleur, de peine, de souffrance, nous fait regarder le Ciel et dire: 鈥淛e crois que mon rédempteur est vivant. Mais arrête-toi, Seigneur.鈥�» Et le Saint-Père d鈥檃jouter: «Plus jamais. Plus jamais la guerre. Plus jamais ce massacre inutile», comme l鈥檃vait avant lui réclamé le Pape Benoît XV, il y a 100 ans durant la Première guerre mondiale. Ce refus des conflits, nous devons le redire aujourd鈥檋ui, alors que le monde est «une nouvelle fois» en guerre, et qu鈥檌l se prépare même à y aller «encore plus fortement».

Jour d鈥檈spérance et jour de larmes

Le Pape se remémore alors cette femme âgée, devant les ruines d鈥橦iroshima, qui dans une résignation plaintive disait: «Les hommes font tout pour déclarer et faire une guerre, et à la fin ils se détruisent eux-mêmes.» «C鈥檈st cela la guerre: la destruction de nous-même», insiste François. Cette femme, qui avait sans doute perdu des fils et des neveux, avait de la peine au c艙ur et pleurait, se souvient le Pape. «Si aujourd鈥檋ui est un jour d鈥檈spérance, c鈥檈st aussi un jour des larmes.» Ces larmes, que versaient aussi les femmes apprenant par la poste la mort de leurs maris et de leurs fils, ne doivent pas être oubliées par l鈥檋umanité, soutient le Pape.

Au contraire, il dénonce l鈥�«orgueil» de cette humanité «qui n鈥檃 pas appris les leçons et semble ne pas vouloir les retenir». Il rappelle toutes ces fois où les hommes sont convaincus, en entrant en guerre, «de porter un monde nouveau, de provoquer un printemps». «Et cela finit en un hiver, méchant, cruel, avec le règne de la terreur et de la mort.»

Demandant de prier spécialement pour les jeunes défunts du cimetière, le Pape a également une pensée pour les victimes de cette «guerre par morceau», qu鈥檌l n鈥檃 de cesse de dénoncer. «Prions aussi pour les morts d鈥檃ujourd鈥檋ui, les morts de guerre, les enfants aussi, innocents. Voilà le fruit de la guerre: la mort.» En conclusion, le Pape se tourne donc vers le Seigneur, lui demandant la «grâce de pleurer».