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Messe à Sainte-Marthe célébrée par le Pape François, le 30 janvier 2020 Messe à Sainte-Marthe célébrée par le Pape François, le 30 janvier 2020  (Vatican Media)

Homélie à Sainte-Marthe: s’humilier et aimer comme Jésus, en vue du Jugement

Notre mode de vie et notre façon de considérer les autres doivent être pleinement chrétiens, c'est-à-dire généreux et plein d'amour, et capable d'humiliation, car à la fin de notre existence, nous serons jugés avec la même mesure avec laquelle nous jugeons aujourd’hui. C'est ce que le Pape a développé au cours de son dzé prononcé ce jeudi 30 janvier en la chapelle de la maison Sainte-Marthe.

Gabriella Ceraso - Cité du Vatican

Le passage de l'Évangile selon saint Marc (Mc 2, 21-25) proposé aujourd'hui comporte plusieurs conseils de Jésus. Le pape François a choisi de commenter plus spécialement l'un d'entre eux: «La mesure que vous utilisez sera utilisée aussi pour vous» (Mc 4, 24).

Une indication sur le Jugement final

Nous tous faisons face à notre vie dans le présent, a expliqué le Pape, et surtout, nous le ferons à la fin de notre existence; cette phrase de Jésus «nous dit exactement ce que sera ce moment», c'est-à-dire en quoi consistera le Jugement. Si les Béatitudes et le chapitre 25 de l'évangile de Matthieu nous montrent «les choses que nous devons faire», le Seigneur nous indique ici le «style avec lequel nous devrons vivre», la «mesure»: «avec quelle mesure est-ce que je mesure les autres ?, a interrogé François. Avec quelle mesure est-ce que je me mesure moi-même ? Est-ce une mesure généreuse, pleine de l'amour de Dieu, ou est-ce une mesure de bas niveau ? Et avec cette mesure, je serai jugé, ce ne sera pas une autre: celle-là, juste celle que j'utilise. À quel niveau est-ce que je place la barre ? À un niveau élevé ? Nous devons y réfléchir. Et nous le constatons non seulement dans les bonnes ou les mauvaises choses que nous faisons, a précisé le Pape, mais aussi dans notre style de vie habituel».

L’anéantissement de Dieu, un modèle

Chacun de nous, a poursuivi le Saint-Père, possède «une façon de se mesurer, de mesurer les choses et les autres» et le Seigneur emploiera cette même manière avec nous. Ainsi ceux qui mesurent avec égoïsme, seront mesurés de façon similaire; ceux qui n'ont pas de pitié et qui pour monter dans la vie «sont capables de piétiner la tête de tout le monde», seront jugés eux aussi «sans pitié». Le Pape y a opposé le style de vie du chrétien, indiquant un modèle:

«Et en tant que chrétien, je me demande quelle est la pierre de référence, la pierre de touche pour savoir si je suis à un niveau chrétien, un niveau que Jésus veut ? C'est la capacité de m'humilier, c'est la capacité de subir les humiliations, a souligné François. Un chrétien qui n'est pas capable de supporter les humiliations de la vie, il lui manque quelque chose. Il est un chrétien de “vernis” ou par intérêt. “Mais pourquoi cela, mon père ?” Parce que Jésus l'a fait, il s'est anéanti, dit Paul: “Il s'est anéanti jusqu'à la mort, et la mort sur la croix”. Il était Dieu, mais il ne s'est pas accroché à cela: il s'est anéanti. C'est cela, le modèle».

Mondains, pécheurs, entrepreneurs, ou chrétiens?

Comme exemple d'un style de vie «mondain», incapable de suivre le modèle de Jésus, le Saint-Père a évoqué les «doléances» que les évêques lui adressent lorsqu'ils ont des difficultés à transférer des prêtres dans les paroisses qu’ils considèrent comme «d'une catégorie inférieure» et pas aussi supérieures qu'ils le souhaiteraient, vivant donc ce transfert comme une punition. Voici donc comment reconnaître «mon style», «ma façon de juger», a indiqué le Pape: à partir du comportement que j'assume face à l'humiliation, «Une façon mondaine de juger, une façon pécheresse de juger, une façon entrepreneuriale de juger, une façon chrétienne de juger». Et de conclure:

«“La mesure que vous utilisez sera utilisée aussi pour vous”, la même mesure. Si c'est une mesure chrétienne, qui suit Jésus, sur son chemin, je serai jugé de même, avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de pitié, avec beaucoup de compassion, avec beaucoup de miséricorde, a expliqué le Souverain Pontife. Mais si ma mesure est mondaine et n’est qu’une utilisation de la foi chrétienne - oui, je le fais, je vais à la messe, mais je vis comme une personne mondaine - je serai mesuré avec cette mesure. Demandons au Seigneur la grâce de vivre chrétiennement et surtout de ne pas avoir peur de la croix, de l'humiliation, car c'est la voie qu'Il a choisie pour nous sauver et c'est ce qui garantit que ma mesure est chrétienne: la capacité à porter la croix, la capacité à subir une certaine humiliation».

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30 janvier 2020, 12:24
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