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Des employés de la Croix-Rouge pris pour cible par des raids israéliens dans le Sud-Liban, le 13 octobre 2024. Des employés de la Croix-Rouge pris pour cible par des raids israéliens dans le Sud-Liban, le 13 octobre 2024.   (ANSA)

Guerre au Liban: les ³¦³ó°ùé³Ù¾±±ð²Ô²õ en première ligne dans l’accueil des réfugiés

SÅ“ur du Bon Pasteur, Hanan Youssef est directrice du dispensaire Saint-Antoine à Jdeideh dans l’est de Beyrouth, dédié depuis la guerre entre le Hezbollah et ±õ²õ°ù²¹Ã«±ô à l’aide d’urgence. Au micro de Radio Vatican-Pope, la religieuse raconte comment les ³¦³ó°ùé³Ù¾±±ð²Ô²õ contribuent à tenir le tissu social uni au Liban.

Alexandra Sirgant et Marco Guerra – Cité du Vatican

Acteurs indispensables dans la distribution d’aide humanitaire, les communautés chrétiennes libanaises se retrouvent prises pour cible lors des affrontements qui opposent l’armée israélienne aux milices chiites du Hezbollah, entrées en guerre ouverte le 23 septembre dernier, après un an d’échange de tirs de part et d’autre de la frontière. Le pays du cèdre, frappé depuis plusieurs années par une crise économique et sociale majeure, s’enfonce depuis un mois dans le chaos de la guerre. En témoigne le dispensaire Saint-Antoine, en charge de réfugiés syriens et irakiens, dont le quotidien a été bouleversé. «Nous sommes situés dans une zone de la communauté chiite, la communauté visée par les bombardements», explique sÅ“ur Hanan Youssef , la directrice de ce centre de soins située à Jdeideh, à moins de dix kilomètres à l’est de Beyrouth. Le dispensaire a suspendu la plupart de ses activités, telle que la vaccination des enfants, pour se consacrer exclusivement aux consultations d’urgence et à la livraison de médicaments pour soigner les maladies chroniques. Les personnes déplacées prises en charge par le dispensaire nécessitent plus de médicaments et de produits d’hygiène, relate la directrice, mais surtout, pour celles qui ont fui les régions bombardées, «une assistance psychologique» face à la «peur bleue» d’être à nouveau bombardées. 

 

La terreur a également gagné les civils de la capitale qui ne quittent leur domicile «plus que pour les urgences, par peur d’être attaqué». «C’est une survie, ce n’est pas une vie», martèle la religieuse du Bon Pasteur au micro de Radio Vatican. À l'horreur de la guerre s'ajoute la recrudescence des tensions entre les milliers de réfugiés syriens, venus dans le pays cette dernière décennie pour fuir le régime de Bachar al-Assad, désormais contraints de dormir sur les trottoirs de Beyrouth, et les déplacés libanais. En trois semaines, 1,2 million de personnes ont été déplacées par les combats entre Israël et le Hezbollah libanais. «Il y a beaucoup de réfugiés syriens dans le pays qui n’ont nulle part où aller (…), il y a beaucoup de conflits entre Syriens et Libanais», témoigne sÅ“ur Hanan Youssef. «C’est du jamais-vu, la capitale libanaise voit quelque chose d'unique ces jours-ci».

«C'est du jamais-vu» explique sÅ“ur Hanan Youssef, directrice du dispensaire Saint Antoine à Jdeideh.

Solidarité entre chrétiens et chiites

Maigre lueur d’espoir dans le chaos de la guerre, «la solidarité» à l’œuvre entre les communautés chrétiennes et les communautés chiites dont témoigne la religieuse: «Par exemple, dans mon dispensaire, un médecin musulman et toute sa famille ont été accueillis gratuitement dans la maison d'un autre médecin chrétien». L’engagement de première ligne des chrétiens dans l’accueil des réfugiés permet selon la directrice du dispensaire de maintenir «l’unité sociale» dans le pays. 

«Il y a une très belle solidarité entre les deux communautés» souligne sÅ“ur Hanan Youssef, directrice du dispensaire Saint Antoine à Jdeideh.

Forts de leurs malheureuses expériences de conflits continuels avec l’État hébreu, les communautés chrétiennes du Sud-Liban refusent, malgré les bombardements quotidiens, de quitter leurs villages frontaliers d’Israël et «continuent d’assurer une présence» dans la région.

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14 octobre 2024, 15:10