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Un migrant se dirige vers le bus Ă  l'occasion d'une Ă©vacuation en rĂ©gion parisienne. Un migrant se dirige vers le bus Ă  l'occasion d'une Ă©vacuation en rĂ©gion parisienne.  (AFP or licensors)

JO de Paris, des conséquences préoccupantes sur les sans-abris

Les Jeux olympiques 2024 s’ouvriront dans trois mois à Paris, le 26 juillet prochain. Plusieurs associations dont le Secours catholique reprochent aux autorités de cacher la misère dans la capitale à l'approche de l'événement, notamment en expulsant des bus entiers de sans-abris dans des villes en région.

«Le revers de la médaille». C’est le nom que s’est donné ce collectif d’associations regroupant notamment le Secours catholique, Médecins du monde ou encore Action contre la faim. Toutes ont un objectif: montrer les répercussions des Jeux sur les personnes précaires, et intégrer tout le monde aux Olympiades. «On ne peut pas faire une grande fête chez soi et avoir des gens qui dorment dehors en même temps», résume Antoine de Clerck, leur coordinateur.

Des situations instables

Chaque semaine, de nouveaux démantèlements de campements ont lieu à Paris, officiellement sans lien avec les Jeux olympiques. Geneviève Colas, directrice «Action et plaidoyer» au Secours catholique, déplore ces opérations de déplacements destinées, selon elle, à faire «ville propre» avant le grand rassemblement estival. «Ces personnes sont amenées dans d’autres régions en cours d’année avec toutes les difficultés que ça peut poser, les questions de travail, de scolarité…». Le problème réside surtout dans le manque d’accueil de ces personnes, explique-t-elle, car «il n’y a pas toujours les structures suffisantes pour accueillir un, deux, voire trois cars de personnes qui quittent la capitale. […] Au-delà de l’accueil d’urgence qui est prévu, le fait de pouvoir s’installer dans la durée n’est pas toujours une possibilité».


Parmi les personnes déplacées, certaines ont pu croire à l’espoir de jours meilleurs dans une nouvelle ville, mais pour d’autres, «il n’y avait pas vraiment le choix» explique Geneviève Colas, puisque les bidonvilles sont de toute façon démontés. Si le gouvernement se défend de tout rapport avec les Jeux olympiques, Geneviève Colas assure que «personne n’y croit au niveau de la société civile. […] On voit bien que les opérations se multiplient depuis deux ans».

Des hôtels fermés

«Il y a aussi des hôtels qui ont fermé pour être refaits à neuf et accueillir des personnes des Jeux olympiques et des touristes», regrette Geneviève Colas. En effet, l’hébergement social dans des hôtels a été transformé dans beaucoup d’endroits en hébergement touristique, le Secours catholique notant une réduction des places d’hébergement d’urgence. Idem pour l’alimentation ou d’autres services sociaux, auxquels l’association craint qu’il ne soit difficile d’accéder compte tenu des restrictions imposées pour se déplacer dans l’espace public durant les épreuves sportives.

Le 17 avril 2024, l'évacuation du «plus grand squat de France» à Vitry-sur-Seine a expulsé 300 personnes d'un bâtiment occupé illégalement depuis 2021. Plus récemment, le 23 avril, c’est dans le Ve arrondissement de Paris que des sans-abris ont été délogés pour être emmenés à Besançon.


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29 avril 2024, 10:39