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Françoise Niamien - Cité du Vatican

Jusqu’au 17 mars 2024, Paris est capitale du Livre Africain. L’édition 2024 du Salon du Livre Africain de Paris, ouverte vendredi 15 mars, réunit près de 200 auteurs et de 80 éditeurs venus d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et des Caraïbes, pour «célébrer la diversité d’une littérature et d’une pensée en pleine effervescence».

Selon Erick Monjour, directeur du Salon du livre Africain de Paris, cette initiative répond à un besoin «de légitimité, de présence et de visibilité de la littérature africaine en France et plus largement en Europe». Cette vitrine se veut donc un moment de rencontre et d’échange des écrivains et éditeurs avec le public, sur la place de l’Afrique dans le monde vue par ses écrivains et ses poètes, africains et afro descendants.

Pour une grande ouverture dans le futur

«Décloisonner les imaginaires, repenser les futurs» est le thème choisi cette année, et sera débattu à travers une trentaine de conférences et de tables rondes destinées au public scolaire et au grand public. Ces activités aborderont de nombreux sujets en lien avec le thème ainsi que dans des domaines littéraires variés (histoires, littérature, contes, thèmes d’actualité, bandes dessinées, édition jeunesse…). Le Salon abrite également des expositions et des propositions artistiques (slam, poésie, contes, musique). Le programme est aussi marqué par des temps de rencontre et d’échanges entre les éditeurs français, européens, africains et les auteurs.

Aux yeux des organisateurs, le thème invite à une réflexion pour sortir des cloisonnements territoriaux, linguistiques ou encore ethniques de la littérature africaine. Un décloisonnement qui permettra de sortir des schémas de pennées étroites, simplistes et nocives au sujet de l’Afrique, afin d’enclencher et d’installer durablement, à l’échelle mondiale, une visibilité des cultures africaines et afro descendantes qui puisse refléter leur unicité et leur richesse, pour le plus grand bien du livre africain. Et pour Erick Monjour, cela passe par la création des passerelles entre les différentes littératures.

La Côte d'Ivoire à l’honneur

En tant que pays invité de cette 3e édition du Salon du Livre Africain de Paris, la Côte d’Ivoire est mise en l’honneur à travers plusieurs de ses écrivains. Les organisateurs entendent rendre hommage à tous les grands noms de la littérature ivoirienne tels que Bernard Dadié (1916-2019), auteur de Climbié (1956) et considéré comme le père de la littérature ivoirienne, ou encore Ahmadou Kourouma (1927-2003), auteur du roman Les soleils des indépendances (1968). Tout le public pourra ainsi découvrir ou redécouvrir la littérature ivoirienne qui est «extrêmement riche et importante», a indiqué le directeur du Salon du Livre Africain. Une conférence sera également consacrée à la littérature ivoirienne.

Le pays est également est représenté par six éditeurs majeurs du pays dont les éditions Eburnie, Nimba, Les Classiques africains ainsi que l’Association des Éditeurs de Côte d’Ivoire, L’Assedi. Le choix de la Côte d'Ivoire, selon le directeur du Salon du livre Africain de Paris, est le fruit du partenariat de trois ans mis en place entre le Salon du livre africain de Paris et le Salon international du livre d’Abidjan (SILA) dans le cadre du projet Accès Culture soutenu par l’AFD et l’Institut Français.

Hommage et Prix

À l’occasion de ce Salon du Livre Africain de Paris qui est désormais le plus grand événement dédié à la littérature africaine et afro descendant, des hommages seront rendus à deux auteurs prestigieux qui ont contribué à la renommée de la littérature africaine au vingtième siècle. Il s’agit de Henri Lopes, l’écrivain et homme politique (1937-2023) et du poète Tchicaya U Tam’si (1931-1988), tous deux de la République du Congo.
En outre deux grands prix littéraires, à savoir: le Grand Prix Afrique et Prix Beaux Livres sur l’Afrique de la Maison de l’Afrique seront également décernés à des écrivains africains.