À Gaza, les populations civiles prises au piège de la guerre ë-Hamas
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
La situation humanitaire empire de jour en jour dans la bande de Gaza à mesure que se poursuivent les frappes israéliennes et que se prépare une vaste offensive terrestre de Tsahal. Depuis le 7 octobre, jour des attaques terroristes du Hamas sur le territoire israélien, les bombardements de l’aviation israélienne ont fait près de 1 800 morts dont 583 enfants et 351 femmes selon le ministère de la Santé palestinien, et 7000 blessés. Un bilan dressé vendredi 13 octobre à la mi-journée et qui devrait encore augmenter.
Après avoir annoncé «l'état de siège» dans la bande de Gaza, coupant ainsi l'électricité, l'eau et les approvisionnements vivres au territoire palestinien, Israël a appelé au petit matin à l'évacuation des populations civiles de la ville de Gaza vers le Sud du territoire, «pour leurs propres sécurité et protection». Les autorités israéliennes avaient donné une échéance de 24 heures avant de se raviser, reconnaissant qu'une évacuation prendrait du temps. Dans un communiqué, le Hamas a en revanche demandé aux populations de rester chez elles, rejetant l'avertissement israélien.
Joint sur place, Zyad Meddouh, témoigne d'une situation de plus en plus intenable pour les civils. «Une partie de la ville de Gaza est dévastée, des milliers de personnes ont fui vers le sud» raconte ce professeur de français. Zyad a lui décidé de rester avec sa famille, estimant «ne pas avoir le choix. On attend le pire, soit la mort soit la survie». Le Palestien raconte les bombes israéliennes qui tombent «toutes les 3 ou 4 minutes» et la difficulté à trouver de la nourriture.
Rami Eïssa, 34 ans, est lui caméraman. Il y a quelque jours, les immeubles qui jouxtent son bureau ont été entièrement détruits dans des frappes aériennes. Il n'ose pour l'instant y retourner. «On est allés se réfugier avec mon oncle dans les locaux d'une ONG financée par la Suède», un peu plus dans le sud de la ville de Gaza, raconte ce père de 3 enfants. «Actuellement nous n'avons plus d'eau potable et l'on doit se débrouiller avec des générateurs pour avoir un peu d’électricité».
À l'entendre, on mesure l'ampleur de la catastrophe humanitaire en cours. «Tout autour de nous, on voit des femmes et des enfants mais aussi des personnes agées, à la recherche de vêtements propres et d'eau. Mes enfants n’arrêtent pas de pleurer car ils sont effrayés». Selon le Palestinien, «tout le monde ici est devenu une cible».
Les inquiétudes de la communauté internationale
Face à l'opération terrestre annoncée par Israël, la communauté internationale a exhorté l'Etat hébreu à la retenue et au respect du droit international humanitaire. «Rien ne peut justifier les horribles attaques dont Israël a été victime le week-end dernier», mais «ces attaques ne peuvent en retour justifier la destruction illimitée de Gaza», a déclaré ce vendredi dans un communiqué le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Une évacuation d'une telle ampleur (plus d'un million d'habitants vivent dans le nord de la bande de Gaza) est «impossible sans provoquer des conséquences humanitaires dévastatrices», a averti de son côté le porte-parole du secrétaire général de l'Onu Antonio Gutteres. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), certains Gazaouis seraient contraints à boire de l'eau de mer pour s'hydrater. Le Conseil de Sécurité de l'Onu doit se réunir ce vendredi pour faire le point sur la situation à Gaza.
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