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Les dirigeants des Brics, réunis en sommet à Johannesburg en Afrique du Sud, le jeudi 24 août 2023. Les dirigeants des Brics, réunis en sommet à Johannesburg en Afrique du Sud, le jeudi 24 août 2023.   (ALET PRETORIUS) Les dossiers de Radio Vatican

Élargissement des Brics, un big-bang pour l’alliance

L'Arabie saoudite, l'Iran, l'Egypte, les Émirats arabes unis, l'Ethiopie et l'Argentine rejoindront dès janvier 2024 le bloc des pays émergents Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Une annonce faite le jeudi 24 août, en marge du sommet de leur sommet à Johannesburg en Afrique du Sud, qui va radicalement changer le visage de l'allliance des pays du Sud.

Entretien réalisé par Marine Henriot – Cité du Vatican

C’est un élargissement qualifié d’«historique» par les principaux intéressés. Réunis à Johannesburg en Afrique du Sud, les pays des Brics ont annoncé étendre leur alliance à six nouveaux pays, le jeudi 24 août.  

Les Brics, groupe de pays émergents créé en 2009, étaient jusqu’alors composés du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine puis de l’Afrique du Sud. Ce club des cinq produit un quart des richesses mondiales, compte 42% de la population, et dès janvier 2024, l’Iran, l’Egypte, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l’Argentine et l’Ethiopie rejoindront cette alliance qui se veut contrepoids au monde occidental, proposant une position «non alignée». En passant de cinq à onze, les Brics entendent mieux défendre les intérêts du Sud global.

«Avec l’entrée de ces nouveaux pays, nous avons clairement un big-bang», estime Jean-Joseph Boillot, conseiller à l’Iris (Institut des relations internationales et stratégiques) pour les pays émergents.

L’entrée de pays banquiers dans le bloc

En effet, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, petits sur le plan démographique en comparaison aux géants du groupe, possèdent d’importantes réserves de change. «Ce sont des véritables coffres-forts, des banquiers, précisément ce qui manquait jusqu'à présent aux Brics, c'est à dire des puissances financières», relève Jean-Joseph Boillot.  

L’un des principaux objectifs de l’alliance est la dédollarisation de l’économie, une volonté accélérée après la décision des Occidentaux de geler les avoirs russes et bloquer leur système de paiement à la suite de l’invasion de l’Ukraine. «Ces pays-là ne sont pas des imbéciles, explique le spécialiste des pays émergents, ils savent qu'un jour ou l'autre, il pourrait y avoir un conflit d'intérêt grave, avec les États-Unis, et qui pourrait se traduire par une mesure équivalente.»

Avec les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, qui ont déjà pour ce dernier ralenti leurs achats de bons du Trésor américain, les Brics devraient progresser significativement sur la diversification monétaire de l’économie mondiale. Par ailleurs, ces deux pays puissants financièrement donneront plus de moyens à la nouvelle Banque de développements des Brics. Siégeant à Shanghaï en Chine, elle se veut une alternative à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international, et entend favoriser la coopération financière entre pays en développement.

Quels sont les critères pour entrer dans les Brics? Qu’est-ce qui unit ces pays? La réponse de Jean-Joseph Boillot, conseiller à l’Iris pour les pays émergents.

Entretien avec Jean-Joseph Boillot

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31 août 2023, 12:16