En Côte d’Ivoire, le travail des ONG contre les gangs d'enfants
Entretien réalisé par Myriam Sandouno – Cité du Vatican
À la fin de la crise postélectorale de 2011 en Côte d'Ivoire, des enfants âgés de moins de 18 ans sèment la terreur dans les rues d’Abidjan. Munis de de machettes, ils agressent, dépouillent, et tuent parfois leurs victimes. Le pays fait face à une autre forme de violence qui se propage. Issus des milieux défavorisés de la capitale, il s'agit de mineurs déscolarisés ou analphabètes, désÅ“uvrés, déshérités ou abandonnés par leurs parents.
Ayant vécu pour certains d’entre eux les atrocités de la guerre, sous l’effet de la consommation de la drogue, ils s’adonnent sans pitié aux actes de violence et sont instrumentalisés par des adultes, raconte Éric Memel coordinateur de programme à l’ONG Dignité Droit pour les enfants en Côte d’Ivoire.
Aujourd’hui, si pour certains Abidjanais ce fléau tend à disparaitre, ce n’est pas le cas pour d’autres, qui déplorent les agressions, violences et attaques de ces «enfants en conflit avec la loi». Les causes de ce phénomène sont multiples, selon Éric Memel, entre autre liées à la crise postélectorale, à la démission des parents dans l’éducation de leurs enfants.
«Pour lutter contre cette forme de violence, il est important d’impliquer davantage les familles», estime-t-il, en les sensibilisant sur la protection des enfants avec un «réel engagement». Il convient également à l’État, selon lui, «d’investir dans la protection des enfants». Rappelant la situation du terrorisme aux portes des frontières de la Côte d’Ivoire, Memel Éric estime qu’il faille non seulement porter un regard particulier sur ces enfants en conflit avec la loi, mais aussi se pencher de façon générale sur les cas de tous les mineurs instrumentalisés qui se livrent à la violence, au banditisme et à la criminalité.
L’ONG Dignité Droit pour les enfants en Côte d’Ivoire suggère que soient mis en place «un plan d’assistance et de protection pour ces enfants» et «offrir des opportunités de réinsertion» à ces mineurs. Reconnaissant tout de même les efforts fournis par l’État, elle l’invite «à cibler ses priorités en matière de prise en charge de l’enfant».
Plusieurs associations et ONG de protection de l’enfance, s’efforcent à leur niveau de leur porter assistance, à travers un programme de réadaptation, des ateliers de résilience, un soutien scolaire et l’apprentissage d’un métier.
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