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Marine Henriot, avec AFP

Les émissions totales de ce gaz à effet de serre, principal responsable du réchauffement climatique, vont elles presque retrouver le niveau de 2019, ne laissant à ce rythme qu'une chance sur deux d'éviter de dépasser un réchauffement de 1,5°C dans neuf ans, selon les scientifiques du Global carbon project.

Les émissions de CO2 d'origine fossile «devraient augmenter de 1% par rapport à 2021, pour atteindre 36,6 milliards de tonnes, soit un peu plus que les niveaux de 2019 avant le Covid-19», selon leurs calculs.

Comment expliquer cette hausse ?

Selon les scientifiques du Global Carbon project, il y a là la conjonction de deux facteurs: la reprise économique après la pandémie, et la guerre en Ukraine. Avec la reprise du trafic aérien, l’utilisation du pétrole a augmenté et ces derniers mois. À cause des tensions sur le marché de l’énergie, de plus en plus de pays reviennent au charbon qui est l’énergie fossile la plus polluante. Depuis 2014, le recours au charbon diminuait dans le monde entier: cette année marque un retour en arrière, les émissions dues au charbon devraient dépasser celles de 2014.

Des chiffres inquiétants

Selon les scientifiques, il faudrait baisser nos émissions de gaz à effet de serre de 45% d’ici 8 ans pour limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, soit avant le début de l'utilisation massive des énergies fossiles par l'homme. Cet objectif de l'Accord de Paris semble inatteignable, même si l’année en cours avec ses inondations, incendies et sécheresses qui n’ont épargné aucune surface du globe vient de montrer les conséquences dramatiques du réchauffement actuel: la température moyenne globale a déjà augmenté de plus de 1,2°C en 150 ans.