ÃÛÌÒ½»ÓÑ

Filippo Grandi, Haut-Commissaire aux Réfugiés de l'ONU à Kaboul, le 15 mars. Filippo Grandi, Haut-Commissaire aux Réfugiés de l'ONU à Kaboul, le 15 mars. 

La crise humanitaire afghane disparaît de l'actualité

Tout comme le Yémen, la Syrie ou encore l'Ethiopie, l'Afghanistan ne fait plus la Une des journaux. Pourtant la situation humanitaire y reste préoccupante. Le HCR a lancé un message depuis Kaboul pour que la population afghane ne soit pas oubliée.

Olivier Bonnel - Cité du Vatican

C'est une des règles médiatiques cruelles: la guerre en Ukraine a éclipsé d'autres situations dramatiques de crise dans le monde qui faisaient encore il y a peu l'objet d'une couverture médiatique. C'est le cas notamment de l'Afghanistan où, l'été dernier, les médias du monde entier avaient envoyé leurs reporters pour y raconter la chute du régime de Kaboul et le retour des Taliban. Les semaines suivantes, l'ampleur de la crise humanitaire dans le pays a encore fait parler d'elle mais depuis, plus rien ou presque.

Pourtant, les besoins sont immenses. C'est ce qu'a voulu rappeler en particulier Filippo Grandi le haut-commissaire aux réfugiés de l'ONU, en visite à Kaboul. Le 15 mars, il a expliqué combien «les risques de détourner l'attention du pays étaient très élevés». «L'aide humanitaire doit être acheminée, peu importe le nombre d'autres crises en concurrence avec l'Afghanistan dans le monde» a expliqué le patron du HCR, rappelant que sur les 340 millions de dollars de financement demandés par l'agence onusienne pour 2022, seulement 100 millions sont financés.

Alerte de la Banque mondiale

Il y a pourtant urgence à ne pas oublier l'Afghanistan. La crise humanitaire a commencé sur place bien avant le retour des islamistes à Kaboul. Selon les chiffres de l'ONU, la faim menace aujourd'hui 23 millions d'Afghans, soit 55% de la population. Selon une enquête de la Banque mondiale parue le 15 mars, la sécurité alimentaire des Afghans s'est par ailleurs fortement dégradée depuis la prise de pouvoir des Taliban à l'été 2021. 70% des foyers interrogés ont déclaré ne pas être en mesure d'assurer leurs besoins alimentaires et non-alimentaires élémentaires, c'est deux fois plus que lors de la précédente enquête, réalisée en mai 2021.

La Banque mondiale a gelé les programmes d'aide directe au régime afghan mais utilise le Fonds spécial pour la reconstruction de l'Afghanistan (ARTF) pour apporter une aide humanitaire via des agences des Nations unies et des ONG internationales. «Lorsqu'il y a 25 ans, ce pays est sorti des écrans radars, cela s'est très mal terminé, a expliqué Filippo Grandi depuis Kaboul. Nous ne pouvons pas prendre le même chemin». (Avec AFP)

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

16 mars 2022, 15:32