La ²õ´Ç±ô¾±»å²¹°ù¾±³Ùé des Ukrainiens de France
Jean Charles Putzolu - Lyon, France
Ils sont 40 000 en France, quelques centaines dans la ville de Lyon. Les Ukrainiens se retrouvent régulièrement au sein de leur paroisse Saint-Athanase de Villeurbanne, dans la proche banlieue lyonnaise. Depuis quelques semaines, ils sont plus assidus. Le besoin de se retrouver au moment où la tension est à son comble est fort.
Combattre le sentiment d’impuissance
Loin des leurs, et pour ne pas se laisser envahir par un sentiment d’impuissance, ils s’organisent. Ils sont prêts aussi pour accueillir des réfugiés. «Notre évêque nous a réunis pour étudier la situation, et notamment comment organiser l’aide aux réfugiés. Nous pouvons agir sur plusieurs niveaux», raconte le père Andriy Morkvas. «D’une part, nous organisons une collecte de vêtements, de médicaments et de nourriture. Des camions et des bus les transporteront ensuite jusqu’à nos militaires. Et d’autre part, nous nous préparons à accueillir des réfugiés dans les prochaines semaines». L’archiprêtre de l’église Saint Athanase de Ukrainiens, paroisse grecque catholique, a été contacté par les maires de Lyon et Villeurbanne qui lui ont apporté leur soutien, notamment pour proposer des logements aux familles ukrainiennes qui arriveront.
La petite communauté ukrainienne s’est mise au travail sans perdre de temps. A chaque célébration, les fidèles se présentent des sacs à la main remplis de toutes choses utiles pour les familles restées au pays. Marianna dépose ses sacs dans un coin de l’église, à côté déjà de nombreux autres sacs de vivres non périssables à court-terme. «C’est très difficile, confie-t-elle, «nous sommes loin de nos familles et je me sentais inutile. Avec cette collecte, j’espère pouvoir aider». À côté d’elle, Katarina, en France depuis six ans, a toute sa famille à Lviv. «Ma famille est plutôt en sécurité, dit-elle, on est en contact tous les jours pour se donner des nouvelles, et surtout pour ne pas se laisser prendre par la panique». Sofia, elle, a ses parents à Ivano-Frankivsk, dans l’ouest du pays. Le premier jour des hostilités, elle a eu très peur pour ses proches lorsqu’elle a su que l’aéroport de la ville avait été bombardé. «Maintenant, tout le monde est en sécurité, mais lorsqu’on se parle, je sens qu’ils ne me disent pas tout, probablement pour me protéger aussi», pense Sofia.
Youri fait ses études à Lyon. Ses parents sont dans un petit village dans la campagne de Lviv, non loin de la frontière polonaise. Le jeune séminariste ne décolle pas les yeux de son téléphone. Accroché aux réseaux sociaux, il rediffuse les vidéos partagées par ses amis, dont quelques-unes l’inquiètent. «Des hommes peignent des signes fluorescents sur le sol. On ne sait pas à quoi ça sert, mais ce n’est pas un bon signe». Il avoue cependant qu’il lui est presque impossible de vérifier l’origine des images. D’autres vidéos lui parviennent de ses proches. Celles-ci pour le rassurer, lui dire que tout va bien pour le moment. Avec la mobilisation générale, Youri pourrait être appelé à combattre. «Je n’ai pas encore fait mon service militaire, dit-il, alors je serai parmi les derniers appelés, comme mon frère».
Manifester contre la guerre
Tous se sont demandé ce qu’ils pourraient faire et l'idée de manifester pour la paix s’est vite invitée dans les conversations. Drapeaux Ukrainiens en main, quelques affiches contre la guerre, ils préparent des rassemblements dans plusieurs villes de France. Ils sont rejoints par tous ceux qui se sentent concernés par la guerre, pacifistes de longue date ou citoyens révoltés. La communauté ukrainienne a été particulièrement touchée par la solidarité des Russes de France opposés à la guerre. Eux aussi ont promis d’être présents aux manifestations et de s’associer ainsi à la détresse de Ukrainiens.
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