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Marine Henriot – Cité du Vatican

«J'exprime ma proximité avec ceux qui souffrent de cette maladie et j'espère qu'ils ne manqueront pas de soutien spirituel et de soins de santé» : ces mots sont du Pape François, à l’issue de la prière de l’angélus de ce dimanche 30 janvier. «Il est nécessaire de travailler ensemble pour la pleine intégration de ces personnes, en surmontant toute discrimination associée à une maladie qui, malheureusement, touche encore tant de gens, surtout dans les contextes sociaux les plus pauvres», a-t-il ajouté.

Aujourd’hui, un malade sur dix de la lèpre est un enfant, rappelle . Cette maladie est ancestrale, décrite dans les civilisations anciennes, ainsi en 1500 av. J-C, un compte rendu d’une maladie qui est identifié comme la lèpre figure sur un papyrus égyptien. De tout temps, la lèpre fut  synonyme de rejet et d’ostracisme. 

Dans le milieu des années 1940, un premier traitement a été découvert selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la dapsone : un médicament antilépreux, que les patients devaient prendre tout au long de leur vie. Depuis, la première version de ce médicament a évolué et en 1995, l’OMS a mis le PCT, un traitement qui comprend plusieurs médicaments dont la dapsone, gratuitement à la disposition de tous les sujets atteints dans le monde.

Une maladie devenue invisible

En 2000, la lèpre a ainsi pu être officiellement éliminée en tant que problème de santé publique, c’est-à-dire que les cas étaient inférieurs à 1 pour 10 000 habitants. La lèpre n’est pas pour autant éradiquée, elle fait aujourd’hui partie de la catégorie des «Maladies Tropicales Négligées» (MTN) : il s’agit de maladies infectieuses qui sévissent dans les milieux déshérités, surtout dans la chaleur et l’humidité des climats tropicaux. Une maladie signe de pauvreté et d’exclusion, qui touche des populations peu visibles.   

Autrefois répandues, ces MTN dont fait partie la lèpre et l’ulcère du Buruli, ne provoquent plus de flambées explosives et n’attirent plus l’attention du public et des médias. La lèpre ne se répand plus au niveau international, mais se cantonne aux lieux d’extrême pauvreté, rappelle la fondation Follereau sur son internet, elle n’en est pas moins dangereuse et mortelle.

Comme le souligne l’, aux quatre coins de la planète, l’Église vient en aide aux malades de la lèpre. Plus de 500 léproseries, ces hôpitaux dans lesquels sont soignés les lépreux, sont tenus par des religieux ou religieuses. La majorité se trouvent sur le continent asiatique (216 en Inde, 15 au Vietnam) et en Afrique (31 à Madagascar, 26 en République Démocratique du Congo). Selon les derniers chiffres disponibles, 127 396 personnes ont été diagnostiquées dans le monde en 2021. Une baisse de 37% par rapport à l’année précédente, mais qui s’explique par des difficultés de collectes des cas à cause de la pandémie de coronavirus, tempèrent les scientifiques.