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Réfugiés syriens dans la Plaine de Bekaa au Liban, le 12 mars 2021. Réfugiés syriens dans la Plaine de Bekaa au Liban, le 12 mars 2021.  

La guerre n'éteint pas l'espérance des réfugiés syriens au Liban

À quelques jours de la Journée mondiale des réfugiés, dimanche 20 juin, la Communauté Jean XXIII raconte la réalité dramatique des réfugiés syriens au Liban, mais aussi leurs projets, désirs de retourner sur leur terre et leurs nombreuses espérances d'un avenir meilleur dans la paix.

Elvira Ragosta - Cité du Vatican

Un million et demi de réfugiés syriens sont arrivés au Liban en plus de 10 ans. Des personnes, des familles, contraintes de fuir, quitter leur foyer, qui se retrouvent confrontées aux difficultés d'un pays qui les a accueillis, mais qui traverse aujourd’hui une crise économique et politique majeure.

Ils sont venus de toutes les régions de Syrie par vagues successives et les arrivées se poursuivent encore. «Beaucoup d'entre eux ont raconté avoir fui au Liban parce qu'ils ne voulaient pas tuer ou être tués; ils ont fui une guerre et ne retournent pas en Syrie parce que les conditions pour lesquelles ils ont fui sont toujours là, malheureusement», témoigne à Pope, Alberto Capannini, responsable de l'Opération Colomba, un corps de paix non violent de la Communauté du Pape Jean XXIII qui, au Liban, assiste en permanence les familles réfugiées dans le camp de Tel Abbas, à 5 kilomètres à peine de la frontière syrienne.

«Ce sont des gens qui espéraient que la guerre durerait peu de temps, pour pouvoir retourner chez eux, mais leur maison n'est plus là», ajoute-t-il.

Alberto Capaninni, opération Colomba au Liban

Les conditions de vie des Syriens au Liban

S'il y a encore quelques mois, les réfugiés hébergés dans les camps ne craignaient pas de ne pas pouvoir se nourrir, la situation s'est récemment aggravée. Dans le pays qui compte un peu moins de 6 millions d'habitants, la forte inflation a réduit au minimum le pouvoir d'achat des familles et la crise a également eu des répercussions sur les conditions des réfugiés. «A l'impossibilité de rentrer chez soi, de trouver du travail, d'obtenir des papiers, d'aller à l'école pour 40% des enfants, s'ajoute désormais le problème de la faim.» Ainsi, poursuit le chef de l'opération Colomba, si vous êtes un réfugié syrien au Liban, votre vie est très difficile, vous n'avez surtout pas d'avenir parce que le Liban n'a pas pu et ne pourra pas les accueillir et qu'ils ne peuvent pas retourner en Syrie, et cette sorte de limbes, cette condition est votre présent, votre lendemain et surlendemain.

Proposition de paix à Bruxelles

Ces derniers jours à Bruxelles, lors d'une conférence de haut niveau sur la migration et l'asile organisée par le Parlement européen et le Parlement portugais, l'Opération Colomba a présenté son travail au Liban: les corridors humanitaires et une proposition de paix rédigée par des réfugiés syriens au Liban, qui appelle à la création d'une zone de retour sûre et demande que ces territoires ne soient pas laissés aux mains de forces terroristes et d'acteurs armés.

«La proposition de paix, explique Alberto Capannini, est née dans les camps de réfugiés. Nous avons pensé qu'en plus de vivre dans les camps et d'aider ces personnes dans leur vie quotidienne, par exemple à franchir un checkpoint pour se rendre à l'hôpital sans être arrêté, ainsi que d'ouvrir des couloirs humanitaires pour amener les personnes les plus fragiles en Europe, nous devions donner de la voix à cette proposition. C'est peut-être une proposition qui vient du futur, mais en réalité, c'est un besoin très présent, très pressant.»

Opération Colomba, communauté Jean XXIII

Le corps de paix non-violent de la Communauté du Pape Jean XXIII participe à l'organisation des couloirs humanitaires, grâce auxquels quelques centaines de Syriens sont arrivés en Italie. Une initiative née en plein camp de Tel Abass en 2016 avec la Communauté de Sant'Egidio et la Fédération des Églises évangéliques, dictée par les difficultés exprimées par de nombreux réfugiés, prêts à entreprendre de dangereux voyages en mer à bord de simples bateaux pour pouvoir rejoindre l'Europe.

«Nous essayons de comprendre quelles sont les personnes les plus fragiles, à qui cette opportunité sauverait la vie, puis nous contactons les groupes et les communautés locales italiennes disponibles pour l'accueil et nous essayons de garantir un an, un an et demi, parfois même plus, de soutien, afin que les personnes apprennent la langue et s'intègrent», conclut le responsable de l’opération.

 

 

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18 juin 2021, 12:30