µþ°ùé²õ¾±±ô: les évêques appellent les autorités à réagir face à «l'escalade de la mort»
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Face à l’aggravation de la pandémie de Covid-19 au Brésil où l'on compte à ce jour 11,3 millions d'infections et plus de 270 000 décès, des institutions et organisations se sont jointes pour signer le 11 mars dernier un "Pacte pour la vie". La Conférence épiscopale, l'Ordre des avocats, la Commission "Dom Paulo Evaristo Arns" pour la défense des droits de l'homme, l'Académie des sciences, l'Association de la presse et la Société pour le progrès scientifique y réitèrent leur solidarité avec tous ceux qui ont perdu des êtres chers, et lance un appel «avec tristesse et de toute urgence» à la société brésilienne.
Un gouvernement inefficace qui méprise la vie
Le constat est amer: le virus circule du nord au sud du Brésil, les souches mutent et se diffusent, affectant différents groupes d'âge, s’en prenant aux plus vulnérables. «Les patients meurent dans d'atroces souffrances par manque de ressources hospitalières», tandis que «les agents de santé, après un an en première ligne, sont au bord de l'épuisement». Pour les signataires de ce document, «il n'y a pas de temps à perdre, le négationnisme tue» et le peuple ne peut continuer à «payer de sa vie».
Les signataires du Pacte dénoncent «l'inefficacité du gouvernement fédéral, principal responsable de la tragédie» en cours qui manifeste, selon eux, un total «mépris de la vie».
Le devoir des institutions
Ils souhaitent que la justice, sous contrôle de la Cour suprême, protège les droits des citoyens ; ils espèrent que la presse puisse agir librement et déontologiquement, en diffusant une information fiable et scientifiquement fondée; ils exhortent les institutions à parler haut et fort pour défendre leur peuple brésilien.
Au Congrès, ils demandent ainsi d’accorder «la priorité maximale» aux questions relatives à la Covid-19, parce que protéger la vie est «la chose la plus urgente». Aux maires et aux gouverneurs des 26 États du Brésil, ils rappellent que «Nous sommes un seul Brésil». Ils les enjoignent à ne pas ménager leurs efforts pour garantir les intérêts d’un seul territoire ce qui passe par une «immunisation rapide de la population».
«Le virus ne sera pas chassé par l'obscurantisme, les discours violents ou les phrases offensantes. Assez de stupidité et d'irresponsabilité. Nous avons besoin du vaccin maintenant et pour tous», écrivent les signataires. Ils estiment que le moment est venu «d'arrêter l'escalade de la mort», en vaccinant la population «maintenant».
La vaccination pour arrêter l'escalade de la mort
Le ministère de la Santé a, jugent-ils, le devoir d’assumer ses responsabilités assurant à tous «un accès rapide aux médicaments et aux tests validés par la science, la traçabilité permanente du virus et un minimum de sérénité à la population».
Ce vendredi, le Brésil a annoncé l'acquisition de 10 millions de doses du vaccin russe Spoutnik et délivré une autorisation définitive au vaccin d'AstraZeneca qui est le seul, avec le vaccin chinois Coronavac, à être administré depuis fin janvier au Brésil. Aujourd’hui, moins de 4,5% de la population est vaccinée.
S’en suit enfin un appel à la jeunesse du pays que le virus «utilise comme vecteurs de transmission» et qui sont aujourd’hui rattrapés par la mort. Les auteurs de la note les exhortent à «devenir des protagonistes de la défense de la vie et du pays, en démantelant le négationnisme qui favorise la mort».
«Le chemin est difficile, nous le savons mais l'opportunité de reconstruire la société brésilienne est unique, et l'espoir est la lumière qui nous guidera vers une nouvelle ère», concluent les signataires.
L'origine du Pacte pour la vie
Lancé le 7 avril 2020, à l'occasion de la Journée mondiale de la santé, le "Pacte pour la vie" mettait déjà en évidence, il y a un an, la grave crise sanitaire, économique, sociale et politique que traverse le Brésil et exigeait, déjà à l'époque, «des gouvernants et des représentants du peuple l'exercice d'une citoyenneté guidée par les principes de solidarité et de dignité humaine, fondée sur un dialogue mûr et coresponsable, dans la recherche de solutions communes pour le bien commun, en particulier pour les plus pauvres et les plus vulnérables».
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