Les 鱹ê±ç³Ü±ð²õ américains condamnent l’assaut contre le Congrès
Xavier Sartre – Cité du Vatican
«Je m’unis aux personnes de bonne volonté pour condamner la violence qui a eu lieu aujourd’hui (6 janvier, NDLR) au Capitole des États-Unis» a déclaré dans un communiqué Mgr José H. Gomez, archevêque de Los Angeles et président de la conférence des évêques catholiques des États-Unis. «Cela, ce n’est pas ce que sont les Étatsuniens,» a-t-il poursuivi, affirmant que «la transition pacifique du pouvoir est un des marqueurs qui caractérisent cette grande nation. En ce moment préoccupant, nous devons nous engager de nouveau en faveur des valeurs et des principes de notre démocratie et nous unir comme nation sous Dieu».
Cette réaction fait écho à celle de nombreux évêques et représentants de l’Église catholique aux États-Unis choqués par les images de la prise d’assaut du Congrès mercredi par une foule de plusieurs milliers de personnes venues soutenir Donald Trump. Le président sortant tenait un meeting à Washington, tout près du Congrès, alors que les députés et les sénateurs devaient certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle du 3 novembre.
Le Capitole pris d'assaut
Lors de ce rassemblement, Donald Trump, qui a jusqu’à maintenant refusé de reconnaître sa défaite et contesté la victoire de son adversaire, a déclaré notamment : «nous n'abandonnerons jamais. Nous ne concéderons jamais», «nous ne reprendrons jamais notre pays en étant faibles. (...) Vous devez être forts.» «Je sais que tout le monde ici marchera bientôt vers le Capitole, pour pacifiquement, patriotiquement faire entendre vos voix», a ajouté Donald Trump.
Des milliers de manifestants se dirigent alors vers le Congrès, forcent les barrages de police et investissent les bâtiments officiels, brisant les vitres des fenêtres. Des gaz lacrymogènes sont tirés dans la rotonde du Capitole, des coups de feu sont tirés par des policiers. Une manifestante succombera à ses blessures plusieurs heures après ces affrontements.
Pendant ce temps, les assaillants investissent les lieux, pénètrent dans l’enceinte parlementaire, posent à la tribune ou dans le bureau de la présidente de la Chambre des représentants. Des images surréalistes qui font le tour du monde, provoquant chez les alliés des États-Unis une indignation et suscitant des condamnations, ou bien les sarcasmes de leurs adversaires, comme l’Iran, dont le président juge la démocratie occidentale «fragile».
Condamnation de l'archevêque de Washington
La réaction de l’archevêque de Washington ne se fait pas attendre. Le cardinal Wilton Gregory rappelle que le Capitole est «une terre sacrée et un lieu où les gens ont manifesté à juste titre au cours des siècles passés, représentant une large diversité d’opinions. Nous, Américains, nous devrions honorer ces lieux où les lois et les politiques de notre nation sont débattues et décidées. Nous devrions nous sentir violentés quand l’héritage de la liberté inscrit dans ce bâtiment est méprisé et profané».
«Le ton diviseur qui a dominé tellement récemment nos débats nationaux doit changer. Ceux qui ont recours à une rhétorique incendiaire doivent accepter une part de responsabilité dans l'incitation à la violence croissante dans notre nation» poursuit-il. «Nous sommes appelés à être un peuple de valeurs démocratiques qui respecte les opinions des autres, même lorsque nous ne sommes pas d'accord avec elles. (…) Nous devons reconnaître la dignité humaine de ceux avec qui nous sommes en désaccord et chercher à travailler avec eux pour assurer le bien commun de tous».
La responsabilité de Donald Trump
Le directeur de Pax Christi États-Unis est lui très clair quant aux responsables de cet assaut contre le Capitole. Johnny Zokovitch pointe du doigt le président sortant. Les événements d’hier «sont le résultat de la démagogie d’un seul homme, le président Trump, et de l’échec de tous ceux – politiciens, médias, famille et plus – qui ont excusé, négligé, écarté ou autrement encouragé la rhétorique haineuse et conflictuelle qui a défini le mandat de ce président. Ceux qui auraient pu et auraient dû demander des comptes à ce président ont fait exactement le contraire au cours des quatre dernières années - souvent avec l'intention de faire avancer leur propre agenda - et les incidents horribles et honteux qui se sont produits aujourd'hui au Capitole américain sont le résultat triste et prévisible de cette abdication de responsabilité.»
Après l’évacuation du Congrès, les parlementaires ont repris la procédure de certification de l’élection de Joe Biden, qu’ils ont validée. Quelques instants plus tard, au milieu de la nuit, le président Trump a admis que son mandat prendrait fin. «Même si je suis en complet désaccord avec le résultat de l'élection, et les faits me soutiennent, il y aura une transition ordonnée le 20 janvier», a-t-il écrit dans un communiqué. «Cela représente la fin de l'un des meilleurs premiers mandats présidentiels et ce n'est que le début de notre combat pour rendre sa grandeur à l'Amérique».
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