L’Église d’Éthiopie au chevet des populations du Tigré
Durant un mois, de violents combats ont opposé les forces du Front populaire de libération du Tigré à l’armée régulière qui a pu s’emparer de cette région dissidente. Plus de quatre semaines après la fin du conflit, la situation humanitaire reste dramatique.
Objectif premier: la reconstruction
Ces derniers jours, une délégation composée de représentants de la conférence épiscopale éthiopienne (ECBC) et du Catholic Relief Service (CSR) des États-Unis a effectué une visite de solidarité dans l'éparchie catholique d'Adigrat ; avec l’évêque du lieu, Mgr Tesfassilasie Medhin, elle a Å“uvré à coordonner l’aide de l’Église sur place. Celle-ci a d’abord consisté en une distribution de nourriture aux personnes déplacées dans des zones urbaines et rurales.
La délégation a également discuté de la contribution et du rôle de l'Église catholique éthiopienne et de ses partenaires dans la reconstruction. Celle-ci participe depuis longtemps à divers programmes dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'alimentation et en faveur des migrants, dont de nombreux réfugiés de l'Érythrée voisine; mais pour poursuivre ses activités et son aide humanitaire, il est essentiel de restaurer entièrement les infrastructures, notamment les réseaux d'électricité, de téléphone et d'internet, les services bancaires et les marchés locaux qui ont été fortement perturbés par le conflit. À cet égard, la délégation de l'Église a pu constater que la plupart des activités ne sont pas encore revenues à la normale: les magasins et les banques sont toujours fermés et de nombreux bâtiments, y compris dans l'éparchie, ont été endommagés. Les pillages se poursuivent et des violations des droits de l’Homme continuent d’être rapportées.
Origines du conflit
Le conflit a éclaté le 4 novembre avec le lancement d’une offensive militaire d’Addis Abeba contre les autorités locales tigréennes, en réponse à une attaque contre la principale base militaire éthiopienne située dans la capitale de la région Macallè, causant des centaines de morts et la fuite de milliers de personnes vers le Soudan du Sud voisin. Mais les racines de ce conflit sont à rechercher en septembre, lorsque le TPLP, alors à la tête du gouvernement régional, a organisé des élections dans la région, contre l'avis du gouvernement central.
Depuis le début, l'Eglise locale a fait entendre sa voix pour faire taire les armes: les évêques catholiques d'Ethiopie, ceux d'Erythrée, ainsi que l'association des conférences épiscopales membres d'Afrique de l'Est (Amecea) ont appelé à la réconciliation. Le Secam (Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar) et le Conseil Å“cuménique des Églises ont également lancé des appels pressants pour que le conflit prenne fin, que les personnes déplacées puissent rentrer chez elles en toute sécurité et qu'un processus de réconciliation conduise à une paix durable pour tous dans le pays. Il convient également de rappeler les appels du Pape François, notamment lors de l'Angélus du 8 novembre dernier où il exhortait au refus de la tentation de la confrontation armée et à la résolution pacifique des points de discorde.
Pope Service- LZ
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