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Cuba: le défi de la monnaie unique

Cuba a mis fin, le 1er janvier 2021, à son système à deux monnaies. Cette réforme, annoncée depuis 2011, est destinée à rendre l'鳦´Ç²Ô´Ç³¾¾±±ð cubaine plus attractive pour les investisseurs étrangers. Elle n’est pas sans conséquence pour la population qui exprime «une grande inquiétude».

Entretien réalisé par Hélène Destombes - Cité du Vatican

La Havane tourne la page de son système unique au monde. Une seule monnaie locale est en vigueur a annoncé, jeudi dernier, le président Miguel Diaz Canel qui a évoqué l’«une des tâches les plus complexes» que doit affronter le pays. Le gouvernement a éliminé le peso convertible (CUC), principalement utilisé par les touristes. Seul le peso cubain (CUP) a désormais cours. Le taux de change de départ a été fixé à 24 pesos pour un dollar.

Cuba fonctionnait avec deux monnaies depuis 1994. La mesure avait été mis en place pour contrer le dollar qui circulait dans l’île, le CUC était aligné sur la valeur de la monnaie américaine. «Cette double circulation de monnaie entrainait une grande iniquité et beaucoup de confusion», relève Christian Girault, directeur de recherches émérite au CNRS, spécialiste de l’Amérique latine et des Caraïbes. Il y a donc une volonté de «mettre fin à un système complexe et de clarifier les choses».

Inquiétude des Cubains face à l’envolée de prix

Ce passage à la monnaie unique intervient alors que l'île fait face à une profonde crise économique, la plus grave depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1991. Les sanctions américaines ont été renforcées en 2019 par l’administration Trump et la pandémie de Covid-19 a eu de lourdes conséquences sur le tourisme, secteur essentiel pour l’économie cubaine. Le Produit intérieur brut (PIB) a connu en 2020 «une décroissance de 11 %», a déclaré le ministre de l’Économie Alejandro Gil le mois dernier.

La population cubaine doit aujourd’hui composer avec cette réforme économique qui a eu pour effet une hausse considérable des prix. Les salaires ont été augmentés, mais malgré cette mesure très encadrée la population craint une forte inflation et des difficultés à s’approvisionner alors que le pays dépend en grande partie des importations pour les denrées alimentaires, analyse Christian Girault. «La situation est critique. Il y a des pénuries alimentaires et un rationnement à Cuba qui risque de s’accentuer», alerte-t-il. 

Entretien avec Christian Girault, spécialiste de l’Amérique latine et des Caraïbes

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08 janvier 2021, 20:12