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(Photo d'illustration) (Photo d'illustration) 

Procès Khashoggi: un verdict contesté et beaucoup de questions sans réponse

Dernier chapitre dans le volet judiciaire de l’affaire Khashoggi, ce journaliste saoudien assassiné en 2018 à Istanbul par des agents saoudiens, et dont le corps n’a jamais été retrouvé. Un tribunal de Ryad a annulé les condamnations à mort de cinq des prévenus qui écopent maintenant de vingt ans de prison. Trois autres personnes sont, elles, condamnées à des peines allant de 7 à 10 ans de réclusion. Ce verdict final est vivement critiqué hors d’Arabie saoudite.

Ce verdict est loin de satisfaire les attentes d’Ankara, a déclaré le porte-parole de la présidence turque, pays où Jamal Khashoggi a été assassiné et où un procès par contumace de vingt Saoudiens a commencé en juillet.

Les Nations unies n'ont pas non plus épargné leurs critiques; la rapporteure spéciale sur les exécutions sommaires parle ainsi de "parodie de justice" et estime que ces verdicts n’ont aucune légitimité juridique ou moral.

Pour la fiancée turque du journaliste assassiné, ce procès n'est rien de moins qu'une "farce", car dans les faits, on ne sait toujours pas qui est responsable de la mort de Jamal Khashoggi. C'est en effet là que le bât blesse: au-delà des peines, la vérité sur ce qui s’est passé le 2 octobre 2018 dans le consulat saoudien n’est toujours pas connue. La justice saoudienne s’est bien gardée de dire qui a donné l’ordre de supprimer un critique du régime saoudien, et n’a pas fait la lumière sur le rôle du prince héritier Mohammed ben Salmane.

Seule satisfaite: la famille de Jamal Khashoggi. En mai dernier, ses enfants avaient pardonné aux meurtriers de leur père, ouvrant la voie à une révision des peines prononcées en décembre 2019.  C’est donc chose faite; reste, qu'au niveau diplomatique, une ombre est jetée sur le prince héritier aux yeux de nombre de ses partenaires internationaux.

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08 septembre 2020, 12:41